
raison directe aussi du développement de la cinquième
paire. De là naît encore le rapport inverse
qui s’observe chez les mammifères entre l’étendue
de l’encéphale et le volume dé la cinquième paire:
plus l’encéphale diminue, plus la cinquième paire
augmente ; le développement de la cinquième
paire compense la diminution de l’encéphale; ce
que les animaux perdent d’un côté , ils le gagnent
de l’autre.
Dans un ouvrage de cette nature, je suis forcé
de me restreindre à chaque instant l je ne ferai
donc que rappeler l’industrie des chauve-souris,
des taupes et des autres mammifères qui sont dans
ces conditions organiques, et j’indiquerai seulement
que les actes qui ont été attribués à une
intelligence supérieure ne sont que des effets
instinctifs en rapport avec le développement
que présente la cinquième paire chez tous ces
animaux.
J.’expliquerai de la même manière l’industrie
des phoques et des castors, qui les a fait placer
si haut, par certains psychologistes, dans l’échelle
de l'intelligence. Les actes qui chez ces animaux
semblent justifier cette assertion, découlent de la
même source que ceuxrdes abeilles, dont ceux-ci
ne sont qu’une bien faible imitation ; l’anatomie
comparative peut, je crois, en fournir la
preuve.
Si les actes des phoques et des castors étaient
des effets encéphaliques, ces animaux devraient
être sur la même ligne pour le développement de
l’encéphale ; le castor devrait même occuper un
rang plus élevé que le phoque. O r, comparez leur
encéphale, et voyez1 quelle distance immense séparé
ces animaux sous ce rapport : le phoque égale
presque les quadrumanes par 1 etendue de son
encéphale, et le castor est descendu jusqu’aux rongeurs
par les formes imparfaites du même organe ;
l’un est aux degrés inférieurs de l’échelle, l’autre
en occupe les marches supérieures. Deux organes
si difTérens ne peuvent donc produire un ordre
d’effets si rapprochés.
Mais si ce sont des effets instinctifs , et si la cinquième
paire en est l’organe producteur, tout
s’explique : ces animaux, si éloignés par leurs
autres caractères, se touchent par celui-ci. Les
phoques et les castors sont remarquables par le
développement du nerf trifacial; le castor surtout
dépasse tellement tous les mammifères par le volume
et l’étendue de ce nerf, que nul ne peut lui
être comparé sous ce rapport; nul aussi ne peut
être mis sur sa ligne pour les facultés instinctives.
Ils sont aux vertébrés ce que les abeilles sont aux
invertébrés ; et chez les uns comme chez les autres,
les effets sont proportionnés à la cause, les actes
sont en rapport avec l’organe qui les produit.
Si l’on se rappelle maintenant que le système
nerveux se développe de la circonférence au centre,
on trouvera peut-être, dans la formation primitive
de la cinquième paire, la raison pour laquelle les