
S concordance du système nerveux
tits êtres diffèrent infiniment les uns des autres.
Ainsi l’embryon du reptile ne répète pas le poisson
à l'époque où son encéphale est icthyomorphc.
L’embryon de l’oiseau n’est ni poisson ni reptile ,
aux époques où son cerveau reproduit le type de
celui de ces classes. ' Enfin un embryon de mammifère
est toujours mammifère, quoique son axé
cérébro-spinal revête fugitivement et successivement
les formes encéphaliques des trois classes
inférieures. Les différences sont à l’extérieur , et
les ressemblances à l’intérieur.
Si c’était ici le lieu de développer ces grands
principes de l’anatomie comparative, je montrerais
que c’est* à l’extrémité des membres que se trouvent
les plus grandes variations des os, des muscles,
des artères et des nerfs des animaux; je ferais
voir que dans chaque système en particulier les
dissemblances vont toujours en diminuant de la
circonférence au centre, et que c’est toujours au
centre que les anatomistes retrouvent leur point
de ralliement. Je n ’en citerai qu’un exemple. Parcourez
les travaux des anatomistes illustres de nos
jours sur la détermination des pièces osseuses du
crâne des poissons : une idée générale domine dans
la nature et dans ces recherches, e’est que les plus
grandes dissemblances portent sur les pièces les
plus extérieures, et que les analogies se groupent
à mesure que l’on se rapproche du centre. Aussi
n’est-ce que sur les pièces du centre que les Cuvier,
les Geoffroy-Saint-Hilaire, jes Oken , les Bo*
janus, les Spix, les Rosenthal et les Backer offrent
quelqu’accord ; leur discordance est frappante sur
le^ pièces de la circonférence, parce que c’est en
effet à la circonférence que la nature a placé les
différences les plus tranchées.
Rentrant maintenant dans le sujet spécial de
cet ouvrage, cherchons à apprécier les différences
de l’encéphale le plus compliqué des vertébrés,
celui dès mammifères ; c’est toujours à la circonférence
que nous rencontrerons les dissemblances
dans la forme, l’étendue et les rapports des diffé-
rens lobes, dans les rapports, l’étendue et la forme
des circonvolutions quand elles existent; le corps
calleux, la voûte, la protubérance annulaire et le
corps trapézoïde, qui occupent le centre, ne varient
que dans les proportions ; ces dernières parties offrent
toujours la même forme, la même position
et les mêmes rapports,
Cette fixité des parties centrales tient donc à une
loi primordiale; elle est d’autant plus remarquable,
qu’en descendant l’échelle des développemens, ce
sont précisément ces mêmes parties qui disparaissent
dans les classes inférieures.
A quoi tient cette nouvelle source des dissemblances
encéphaliques? Toujours à la même cause,
à la loi du développement excen trique des animaux.
Si, en effet, l’encéphale se fut développé du centre
à la circonférence, quelles eussent été les
parties fondamentales de cet organe dans toutes
les classes? Nécessairement ce serait le corps cal