
rieurs. Les maladies et les mutilations artificielles
de cet organe affectent plus les membres inférieurs
que les supérieurs. C’est un résultat que j’ai constaté
par la pathologie et la physiologie expérimentale
, et dont l’application, comme je l’ai montré
dans mes mémoires, est très-importante pour la
pathologie (i).
Un homme était paralysé de la jambe gauche,
le bras conservait quelques mouvèmens, l’hémisphère
droit du cervelet était détruit en grande
partie.
Chez un maçon qui avait fait une chute sur la
partie postérieure de la tête, le bras gauche exécutait
quelques mouvemens, tandis que la jambe
du même côté était complètement immobile;
l ’hémisphère droit du cervelet était aussi le siège
de l’altération organique.
Sur deux femmes les résultats furent les mêmes,
excepté que chez l’une l’hémi-paraplégie était à
droite, et l’hémisphère gauche du cervelet avait
seul été désorganisé. Chez une femme qui est
en ce moment dans ma division depuis sept mois,
la jambe et la cuisse gauches sont dan^jüimmohi-
litéla plus complète; le bras gauche exécute tous
ses mouvemens aussi bien que le d roit, et avec la
même force.
Chez Jes animaux que l’on expérimente, les
(i) Voyez trois Mémoires publiés en 1823, dans le journal
de M. Magendie.
effets sont les mêmes, les membres postérieurs
sont toujours plus affectés que les antérieurs. Nul
n’est plus propre à cette expérimentation que le
lapin ; quand on lui enlève la partie moyenne du
cervelet, le train de derrière est presqu’immobile,
tandis que celui de devant est dans une agitation
continuelle. Dans les efforts que fait l ’animal , il
se renverse souvent en arrière, en prenant son
point d’appui sur le train postérieur resté fixe
et immobile : d’autres fois l’animal pivote sur ses
pattes postérieures, il décrit un cercle dont le
centre correspond au train postérieur, qui ne se
meut point.
Chez la grenouille, on remarque un effet à
peu près semblable quand on la place sur le sol ;
souvent elle se renverse en arrière, et souvent
aussi elle décrit un arc en s’appuyant sur les
pattes de derrière..
Mais c’est surtout chez les oiseaux que cet effet
est sensible. Après l’ablation du cervelet les
pattes sont immobiles, tandis- qùe les ailes se
meuvent encore. Lancez l ’oiseau en l’air, il vole;
mais tombé à terre, il ne se relève plus , parce que
les pattes étant paralysées , il ne peut plus prendre
sur elles son point d’appui pour s’élancer de nouveau
: dans cet état, un oiseau est comme si
on lui avait coupé les pattes ; et pour voir celte
similitude dans ces effets , il est curieux de faire
en même temps et comparativement ces deux