
»9° MOEI.LE ALLONGÉE.
l’oie, le canard , le dindon , les faisans, je n’ai pas
vu distinctement le passage des faisceaux superficiels
d’une pyramide à l’autre.
Les pyramides, chez les embryons des jeunes
mammifères, sont, dans le premier temps de leur
formation, comme chez les reptiles et les poissons;
on peut les disjoindre sans apercevoir de croisement
; mais dès la sixième semaine du mouton ,
la septième du cochon, la huitième et la neuvième
du cheval et du veau , on aperçoit des faiscëaux
croisés se porter de droite à gauche , ou de gauche
à droite. Chez l’embryon humain j’ai aperçu cet
entrecroisement dès les septième et huitième semaines
; le célèbre Tiedemann a fait la même observation.
Il serait peut - être inutile de rappeler
que cette disposition a été révoquée en doute par
des anatomistes modernes très - célèbres , si Ro-
lando ne venait de la nier de nouveau , après les
travaux de Sanctorini, de Mistichelli, de Duver-
ney, de M. Gall, de M, Cuvier, deTréviranus et de
Tiedemann, sur ce sujet.Ce. doute, dans une question
de fait qui paraît si simple, provient de ce
que les faisceaux , avant de se porter d’un côté de
la moelle allongée à l’autre , s’enlacent les uns
dans les autres : cet enlacement n'existant pas chez
les embryons , on aperçoit sans interruption les
faisceaux de droite (1) se porter à gauche , et vice
(i) PI. XIII, fig. 24;., n" 8.
moelle allongée . 19 *
versâ (î). Chez les embryons hydro-rachis, les
faisceaux étant tenus très-écartés , cette disposition
est encore plus matquée , et ne saurait laisser
le plus léger doute sur l’entrecroisement réciproque
des pyramides.
L’homme seul a un entrecroisement très-distinct;
chez les singes, le phoque, lescétacees, il
est beaucoup moins apparent; il devient de moins
en moins visible chez les carnassiers , les pachydermes
(2) et les ruminans; chez les rongeurs (3)
il est aussi peu sensible que chez les oiseaux ; ce
qui provient de l’épaisseur des pyramides à leur
insertion avec la moelle épinière ; il e s t, en général
, beaucoup plus obscur chez les animaux ou
les pyramides sont droites (4), presque parallèles
(5) et quadrilatères (6), que chez ceux où
elles se rapprochent de la forme conique ou pyramidale.
Les expériences physiologiques viennent confirmer
ce point important de l’anatomie comparée.
Chez les poissons et les reptiles , l’action
du cerveau sur la moelle allongée et, épinière est
directe ; chez les oiseaux et les mammifères elle 1 2 3 4 5
(1) P I . XIII, fig. 247» n * 9-
(2) pi. XIII, fig- 349» n° 10-
(3) PI. XIII., fig- 3.51, A
(4) P I . XIII, fig- 290, n” y.
(5) PI. XVI, fig. 299, A.