
est soumise à l’influence du système nerveux.
XVII. Ce système lu i est tout-à-fait étranger
avant la naissance. Ainsi, chez les foetus privés entièrement
de moelle épinière, ou de moelle ép^ière
et de l’encéphale, la circulation s’exécute jusqu’à
la naissance et quelquefois au-delà. Ces faits, invoqués
par Haller, et que Bidloo traitait de fables
grossières, ne sont plus contestés de nos jours.
XVIII. Cette indépendance du coeur ne laisse
aucun doute dans l’expérience suivante : Si on
ouvre un oeuf de poule, de canard ou de dinde ,
au troisième jour de l’incubation , on voit les mou-
vemens du coeur; si on détruit le cerveau et la
moelle épinière, le coeur continue à se mouvoir
comm*e auparavant, l’incubation marche et le
foetus continue ses développemens. Par cette expérience
on produit artificiellement ce que la nature
nous offre dans les cas précédens, ainsi, peut-être ,
que chez certains poissons dans leur état normal.
XIX. La respiration est plus directement soumise
à l’influence nerveuse que la circulation,
ainsi que Haller, Legallois et M. Flourens l ’ont
établi, et que le prouvent les faits pathologiques.
XX. Chez l’homme, toute altération de la moelle
épinière dans la région dorsale influe sur la respiration
d’une manière d ’autant plus prompte qu’elle est
située plus haut, à partir du milieu de cette région.
XXL Dans la région cervicale, toute affection
de la moelle épinière est suivie d’une asphyxie
d’autant plus prompte, quelle se rapproche dar-
MOELLE ALLONGÉE. 2 20
vantage de l’insertion du nerf diaphragmatique.
Au-dessus, l’aôphyxie est instantanée si la maladie
est brusque ; au-dessous de cette insertion , elle
survient promptement aussi, lors même que l’altération
ne. s’est pas propagée jusqu’au niveau de
l’insertion de ce nerf, surtout si elle affecte spécialement
les cordons postérieurs.
XXII. La moelle épinière exerce-t-elle une action
sur les intestins , la vessie et les organes génitaux?
L’école de Haller a déjà résolu négativement
cette question. Tous les physiologistes
modernes ont sanctionné les assertions de Haller ;
il a fallu des faits bien positifs pour entrevoir
l'opinion contraire.
XXIII. Ces faits m’ont été fournis par la pathologie
: j’ai consulté ensuite la physiologie expérimentale.
Voici les principales données que j’ai
entrevues :
XXIV. Premièrement, il n’est pas exact que les
animaux soient insensibles aux irritations des viscères
; la vessie, les intestins, l’estomac, la vésicule
du fiel, le foie même étant irrités avec le
bistouri ou par les acides , les animaux ont manifesté
par leurs cris et leur agitation des douleurs
plus ou moins vives.
XXV. Secondement, dans les maladies de la
moelle épinière, les intestins, la vessie, les ovaires,
chez la femme, ont offert des effets provenant de
la lésion de cet axe nerveux.
XXVI. Ainsi, dans les altérations du renfle-
II.