
indiquent des procédés si simples pour mettreà découvert
cette disposition , qu’on est véritablement
surpris de voir cette vérité rejetée par HuberetHal-
ler, et par plusieurs anatomistes modernes. Parmi
ces derniers, Soemmering, M. Cuvier, Frotscher,
M. Gall, Keuffel, Rachetti et Rolando, ont rendu
évidente la texture lamineuse de cet axe nerveux
des vertèbres. Les jeunes animaux, ou même les
foetus, au terme de leur naissance, sont les plus
convenables à cette recherche. On développe encore
les fibres en faisant macérer la moelle épinière.
D’ailleurs, elles sont à nu dans les foetus hydro-
miellis, chez lesquels eette partie à éprouvé une
macération naturelle ; elles sont quelquefois évidentes
sans aucune préparation au commencement
des ramollissemens pathologiques qu’elle
éprouve chez l’homme; enfin elles sont tout-à-fait
à nu sur la surface extérieure de la moelle épinière
de certains poissons osseux.
Quelle que soit la manière dont on les mette à
découvert, on trouve la moelle épinière composée
de trois ordres de fibres « : les unes, parallèles 1
occupent principalement les côtés des sillons antérieurs
et postérieurs ; M. Gall les a indiquées : les
autres, plus latérales et plus profondes, sont légèrement
obliques ; celles-ci se continuent en grande
partie avec les nerfs spinaux, et se joignent à
leurs faisceaux antérieurs et postérieurs ; elles sont
plus nombreuses sur le cordon antérieur que sur
le postérieur , et plus grosses sur le postérieur que
sur l’antérieur; jamais elles ne se rendent jusqu a
la substance grise. Une variété de cet ordre, plus
superficielle que les précédentes, forme des arcs
étendus des faisceaux d’insertion d’un nerf aux
faisceaux du nerf voisin : ces arcs se regardent par
leur face convexe comme les deux parties de
cette figure ) (, et rendent continue la chaîne
d’insertion des filets antérieurs et postérieurs. Le
troisième ordre de fibres est transverse , il occupe
spécialement le fond des sillons antérieurs et
postérieurs, et réunit en avant et en arrière les
deux moitiés de la moelle épinière : on voit bien les
fibres longitudinales sur le cheval, le boeuf, le
mouton, le chevreau, le chien , le renard, le cochon,
le sanglier, le raton, et les fibres trans-'
verses chez les reptiles, principalement chez les
batraciens.
C est ici le lieu de reproduire la question de
la primogéniture de l’encéphale ou de la moelle
épinière. Quelques philosophes grecs," à la tête
desquels se trouve Platon , imaginèrent que le
cerveau provenait de. la moelle épinière. En combattant
cette opinion, Aristote tomba dans une
étrange erreur : il nia tout rapport physique
entre ces deux parties. Cette question, délaissée
par les anatomistes à la renaissance des lettres,
fut reprise par Bartholin et par Malpighi : par
Bartholin, le premier des anatomistes qui ait
avancé que la moelle épinière était la racine de
l’encéphale; et par Malpighi, qui en fournit les