
PHYSIOLOGIE ET PATHOLOGIE,
direction d’abord directe, puis un peu oblique
de droite à gauche. On détacha ranimai; son
corps se courbait en arc comme dans les expériences
précédentes : la courbure avait lieu à
gauche, par la contraction des muscles de ce côté,
et a cause du relâchement de ceux du côté droit.
L animal était couché ; on le releva avec beaucoup
de peine; il fléchit aussitôt du côté droit et tomba
sur ce côté. On le releva de nouveau, on le soutint
du côté droit; il marcha, mais avec tant de
difficulté des membres droits, que, sans plusieurs
hommes qui le soutenaient , il serait tombé à
chaque pas. On l’appuya à droite contre un mur ;
il y resta plusieurs minutes dans un équilibre apparent
: les muscles du côté droit fléchirent ensuite
d une manière graduelle, et il tomba à droite.
Deux heures après cette première tentative , je la
fis réitérer ; elle offrit les mêmes résultats. Mais,
de plus , ayant voulu voir si l’animal se relèverait
seul, je l’excitai vivement : dans les efforts
q u il fit, il se roulait sur lui-même; la rotation
avait lieu de drpite à gauche, parce que les muscles
du côté gauche étaient évidemment les plus
forts; ceux du côté droit obéissaient à leur action.
Il était sensible dans toutes les parties du
corps; la respiration ne paraissait pas gênée. Il
aurait sans doute vécu quelques jours ; mais il
fallut tuer l’animal, les ouvriers attendant après
lui pour travailler.
J enlevai la calotte du crâne avec une scie à
amputation , et je détachai l ’encéphale sans lui
faire éprouver aucune déchirure : les hémisphères
cérébraux étaient intacts ; je n’avais pas même intéressé
la partie postérieure de l’hémisphère gauche ,
q u i, chez le cheval, déborde légèrement la partie
supérieure du cervelet; l’instrument avait divisé
l’hémisphère gauche de ce dernier en commençant
en haut sur les feuillets transversaux du
lobe médian antérieur ; et intéressant dans la profondeur
les faisceaux moyens du processus cere-
belli ad testes : l’incision divisait ensuite un peu
obliquement, de droite à gauche, toute l’étendue
de l’hémisphère. Son lobule antérieur était coupé
dans la partie moyenne jusqu’au tiers supérieur
du pédoncule du cervelet : le lobule moyen était
tranché ainsi profondément dans son tiers externe;
enfin le petit lobule postérieur n’avait été touché
qu’à trois lignes en dehors. La moelle allongée et
la moelle épinière n’avaient éprouvé aucune altération.
On voit donc que les résultats de ces expériences
coïncident parfaitement avec ceux que m’avaient
offerts les malades que j’avais observés. Si j’opérais
sur l’hémisphère droit du cervelet, l’animal
fléchissait du côté gauche; les jambes de ce côté
supportaient difficilement le corps ; en même
temps l’animal se courbait en formant une espèce
d’a rc , dont la concavité correspondait à droite,
et la convexité à gauche. Cet effet était surtout remarquable
au cou. En cherchant à expliquer ce