
ranx. Comme c’est le passement le plus simple
de la membrane nerveuse des vertébrés, nous allons
en suivre le mécanisme chez ces poissons.
Chez le congre ( i ) , la membrane médullaire,
partie de son petit pédicule situé au-devant des
tori postérieurs , embrasse d’abord ceux-ci par sa
concavité ; puis se réfléchissant d’arrière en avant,
elle suit la marche inverse de la première en la
côtoyant, et va se fixer au-devant du ventricule optique.
La double circonvolution qu’elle forme est
séparée par une gouttière fermée à l’endroit où la
membrane se réfléchit. Ces deux circonvolutions
sont libres.
Chez la dorée, la membrane n’est pas roulée
en circonvolution , ainsi que chez le congre et la
carpe : partant du même point 'et allant aboutir
au même endroit, elle forme une espèce de coquille
froncée dans sa partie moyenne, où existe
une cavité spéciale qu’elle circonscrit ; dans l’eau
cette membrane se relève, et lorsque les parois
en sont rapprochées, c’est un second ventricule
dans le premier. La même disposition existe chez
le sparus raii et le bogue ordinaire, dont la cavité
est plus prononcée que chez la dorée. Chez tous
ces poissons le froncement de la membrane interne
s’est opéré le long de l’axe du ventricule
optique; le second ventricule a la même direction
que le premier. Mais chez le sarge commun
(sparus sargusj , le cervelet ayant écarté , comme
nous l’avons d it, les lobes optiques en arriéré, la
membrane interne se fronce transversalement ; le
double et le triple plissement qu elle présente
en arrière s’opère horizontalement ; la cavité qu elle
circonscrit a son grand diamètre transversal. Chez
l’espadon, ce plissement tient le milieu pour sa direction
entre celui du sargue et de la carpe. Chez
le caranx et le thon commun, la membrane interne
est plissée dans toute sa périphérie ; il y a
six plissemens chez le caranx , et neuf chez le thon.
Chaque pli a son anfractuosité intérieure, se rendant
dans l’anfractuosité centrale, q u i, selon Ar-
saki (1), est convertie en ventricule, chez ces derniers
poissons, par un voile médullaire qui reunit
les lames plissées en manière de pont. La plicature
de la membrane interne des lobes optiques ressemble
, dans ces derniers cas, aux plicatures du
nerf optique de l’espadon, du pagre (sargus ar-
genteus ) et du thon (scomber tkynnus).
(1) Arsaki, auquel je rends un hommage tardif, parce
que je n’ai eu sa dissertation que depuis peu (4 septembre
,i8a5), a représenté ce plissement chez 1 e zeus faber, le sparus
sargus, le sparus raii, le ùaranx trachurus et le xiphias gladius.
On l’a accusé comme moi (e t, soit dit en passant, avec
autant de raison) d’avoir trop généralisé ses idées, ou, en
d’autres termes, d’avoir dit ce qu’il a vu. Cela doit être , et
sera , toutes les fois que les faits observés ont le malheur
de ne pas se trouver en harmonie avec les hypothèses;
car il faut que les hypothèses ayent aussi leur existence
!