
l’arachnoïde ; il les fit sécréter par cette membrane
^ et décrivit leur marche jusqu’au quatrième
ventricule, avec la précision usitée en anatomie
pour les organes les plus matériels. Wepfer,
qui avait déjà réfuté l’opinion de Galien sur la
prétendue noblesse du quatrième ventricule., combattit
aussi l’opinion deRiolan, son dernier défenseur
; et après avoir établi que l’arachnoïde ne peut
être l’organe sécréteur des esprits animaux, il
doua de cette propriété la matière blanche du
cerveau , et plus spécialement le demi-centre ovale
des hémisphères sur lesquels Yieussens établit
presque toute sa doctrine physiologique du système
nerveux.
Avant Yieussens, et à peu-près à la même
époque que Wepfer, Willis avait jeté les fonde-
mens de cette belle doctrine de la spécialité d’actions
des diverses parties de l’axe cérébro-spinal
du système nerveux , dont le développement sera
l’un des plus beaux titres de gloire de notre époque.
Entraîné par l ’exemple, il admit les esprits
animaux , et leur donna pour organe la matière
grise de l’encéphale, et plus spécialement la substance
corticale; opinion que servit admirablement
Malpighi en supposant cette substance Un composé
de glandes. L’hypothèse de Willis sé trouvait par
là mieux établie encore que celle de Riolan.
Mais par un effort d ’intelligence qui ne saurait
trop être remarqué pour cette époque, tout en
admettant l’homogénéité des esprits animaux ,
et de la matière du système nerveux , Willis
s’éleva à la pensée sublime de la diversité d’action
de la moelle épinière, du cervelet et du cerveau;
et aussitôt, par une extension prématurée, il circonscrivit
les diverses fonctions. Il créa un organe
pour les mouvemens volontaires , et un autre
porçr ceux sur lesquels la volonté n’a point d’action.
Une autre partie lui parut être l’organe de
la conservation individuelle; celle-ci, l’organe de
la propagation de l’espèce : la mémoire, l’imagination,
la parole, furent aussi localisées. Enfin,
l’organe de la musique couronna cet arbre des
facultés instinctives et intellectuelles. ]\fais je m’aperçois
que je suis conduit à la doctrine psychologique
de MM. Gall et Spurzheim , et l’espace me
manque pour en juger les bases, établir ses rapports
et ses différences avec celle de Willis, et
montrer par quel abus de l’analogie, de l’analyse
et du raisonnement, ces hommes d’un rare mérite
ont rendu invraisemblables les idées fondamentales
de la spécialité d’actions du système
nervpux (1).
Quoi qu’il en soit, avant d’entrer dans l’examen
(i) Quoique ftl. le docteur Jourdan me paraisse opposé à
cette spécialité d’acîiqns, j’invite les hommes qui s’occupent
de cette matière à lire le Discours préliminaire que ce savant
a placé en tête de sa traduction de l’ouvrage de Tiedemann.
M. le docteur Jourdan a rendu et rend tous les jours à la
science les plus grands services, en nous faisant connaître
les doctrines des sa^ns étrangers ; mais quand on a lu ce dis