
infecte. Ce putrilage enlevé par le moyen de l’eau,
les parois internes du foyer étaient tapissées d’aspérités
rougeâtres, et à quelques lignes de leur
épaisseur, les vaisseaux sanguins étaient singulièrement
développés.
Le rapport de celle altération avec le rocher du
côté droit nous ayant fait soupçonner que la maladie
s’était peut-être propagée de l ’intérieurde l’oreille
à l’encéphale, nous recherchâmes avec soin
leurs connexions, mais nous n’en trouvâmes aucune
d'immédiate. Toutefois les lames supérieures
du rocher étaient cariées; les canaux demi-circulaires
avaient disparu ; la caisse était remplie
par une matière purulente jaune , analogue à celle
que le malade rendait par le conduit auditif externe
; la membrane du tympan était détruite à
sa partie inférieure, et c’est au travers de cette
perforation q ue s’échappait la suppuration de
l ’oreille interne.
C’était la première fois qüe j’observais un fait
si décisif ; il était en effet impossible de ne pas
rapporter les convulsions du bras gauche à l’irritation
vive et prolongée dont la base du lobe postérieur
droit avait été le siège. Ce rapport fut aussitôt
saisi par tous les élèves de la clinique, et
plus spécialement par ceux qui me secondaient
dans mes recherches sur les maladies organiques
du cerveau : depuis, l’observation l’a si fréquemment
confirmé, qu’il est peu de points de la pathologie
mieux établis que celui - Là ; mais avant de
passer outre, je désire montrer, dans l ’intérêt delà
science et de la vérité, qu’un fait à-peu-près semblable
s’était offert à un médecin très - judicieux,
et qu’il en avait déduit les mêmes conséquences.
J'ai trouvé, il y a quatre ans, ce fait dans les
oeuvres de Sandifort.
Un homme d’un tempérament mélancolique
avait vécu dans un état de sauté permanent jusqu’à
sa quarante-deuxième année; à cette époque
des contrariétés domestiques fréquemment renouvelées
le firent devenir tout-à-fait mélancolique.
Dans cet état, il eut recours aux soins d’un
médecin peu habile, qui lui fil prendre beaucoup
de vomitifs et le soumit à un usage abondant
d’eau froide; à la suite de ces moyens, et aussi
après que le malade se fut plusieurs fois exposé à
un air très-froid, il fut pris subitement d’une
attaque d’épilepsie. Cette attaque terminée, et le
malade revenu à lui-même , il éprouva subitement
aussi au bras et à la main gauche une telle irritabilité
et une si grande sensibilité, que par l’impression
de l’air froid sur ces parties il éprouvait des
mouvemens convulsifs, et seulement de ce membre
supérieur, des muëcles de la bouche, des
jouesetde toute la tête. Dans la suite, chaquefois
qu’il y avait de grandes variations atmosphériques,
ou seulement les variations provenant des change-
mens des saisons , et même lorsqu’il éprouvait des
affections tristes, aussitôt l’accès épileptique se
reprôduisait.