
batteraens du coeur n’étaient plus aussi forts et ne
se faisaient pas ressentir dans une aussi grande
étendue; l’appétit était revenu, la'constipation
avait cessé. Cette amélioration dans son état dura
jusqu’au 12 mai. Ce jour-là le malade mangea
beaucoup; il eut une indigestion. Alors des douleurs
aiguës se manifestèrent dans l’abdomen : le
ventre était balloné, tendu et un peu renittent;
la constipation reparut. Le pouls était fréquent
et concentré comme dans les affections abdominales.
3e prescrivis les boissons mucilagineuses,
les lavemens émolliens, et les fomentations de
même nature sur l’abdomen.
Le i 3 , le ventre était plus dur et plus tendu
encore que la veille ; le météorisme s’était développé
: il n’y avait point eu de selles, même à la
suite du lavement. La figure était un peu altérée.
Le 14 , les évacuations alvines se manifestèrent,
la douleur de l’abdomen diminua ; le pouls ne fut
plus aussi concentré ni aussi fréquent; la face
restait dans le même état. Le i 5 , le météorisme
se dissipa et fut remplacé par un empâtement de
l’abdomen , qui persista les 16, 17 et 18.
Depuis le jour de son indigestion , Gautier ne
s’était levé que pour satisfaire à ses besoins. En
descendant et en remontant à son lit, il avait remarqué
qu’il se soutenait difficilement sur les
jambes , effet que l’on attribua d’abord à la phleg-
masie abdominale; mâis dès le 18 mai, la faiblesse
des membres inférieurs étant très-augmentée,
ses jambes ne purent plus le supporter; on
garnit son lit, et e malade ne se leva plus : du
reste , les fonctions digestives et respiratoires
étaient eübon état ; le pouls s était releve et était
moins fréquent. Le 19 > nous portâmes notre attention
sur les membres inférieurs : leurs muscles
étaient flasques ; il les remuait à peine , ne pouvait
les porter au-dehors ; mais quand on les avait
déplacés, il les ramenait en dedans avec beaucoup
de difficulté. La sensibilité était parfaitement
conservée ; la plus légère irritation était ressentie.
Nous examinâmes avec soin la colonne vertébrale ,
et nous n’aperçûmes ni déviation , ni saillie des
apophyses épineuses.
Le 20, la paralysie des extrémités inférieures
était complète, et pour la première fois le malade
nous dit éprouver une vive douleur dans les
lombes, et de la difficulté à évacuer les urines ; il
n ’y avait pas de constipation. Ce jour et les sui-
vans, nous fîmes faire des frictions le long de la
colonne vertébrale avec la teinture de noix vomique.
Du 21 çtu 28 cet état persista; la sensibilité des
membres abdominaux était si vive, que ce jeune
homme poussait des gémissemcns et des cris pour
peu qu’on les déplaçât. Les articulations étaient
surtout le siège de vives douleurs ; la vessie était
complètement paralysée : on fut obligé dès ce
moment de sonder le malade.
Pendant tout le mois de juin et la moitié de