
était conduit à admettre quatre hémisphères cérébraux,
dont la paire antérieure, entièrement
distincte de la postérieure, en différait sous tous
les rapports. La dernière classe des vertébrés eût
été celle dont ces hémisphères eussent été les plus
richement développés ; ce qui est contredit par
toute leur organisation.
On n’était guère plus heureux chez les poissons
osseux; car comme on trouvait tout l’encéphale
des mammifères dans ces prétendus hémisphères,
il ne restait plus rien pour les lobes qui les suivent :
ces lobes, tantôt au nombre de deux, tantôt au
nombre de quatre, forment le tiers ou la moitié
de l’organe. D’où il résultait que chez les poissons
même qui avaient servi de type de comparaison,
la plus grande partie de l’encéphale était inexpliquée
et restait inexplicable.
Telles sont les variations des tubercules quadrijumeaux
dans les quatre classes des vertébrés.
Ces variations influent d’une manière très-
marquée sur la disposition générale de l’encéphale.
Chez l’homme, les quadrumanes, les
cétacées , les ruminans et les carnassiers, ils sont
tout-à-fait couverts, et par le cervelet et par les
hémisphères cérébraux. Chez les mammifères inférieurs
, leur saillie semble avoir arreté le développement
de ces deux organes : ils paraissent à
nu sur la face supérieure de l’encéphale; ils restent
ainsi interposés entre le cervelet et les hémisphères
cérébraux, qu’ils maintiennent à distance. li en
serait de même sans doute chez les oiseaux, sans
le déplacement qu’ils éprouvent; mais en se plaçant
sur les côtés et la base de l’encéphale , ils
laissent libre l’espace qu’ils occupaient jusqu’aux
deux tiers de l’incubation ; ce qui donne au cervelet
et aux hémisphères du cerveau la faculté de
se rejoindre et de s’appliquer étroitement l’un
contre l’autre.
Chez les reptiles , leur déplacement n’ayant
point lieu , ils offrent une paire de lobes visibles
chez tous sur la face supérieure de Forganè (1),
et constituant déjà une de ses parties fondamentales;
enfin, chez les poissons, notamment chez
les poissons osseux I ils forment véritablement la
partie principale de l’encéphale.
Ces divers états nous reproduisent donc exactement
et d’une manière permanente] les formes
fugitives et transitoires de l’encéphale des embryons
: c’est, en grande partie, par les transformations
des tubercules quadrijumeaux , que
l’encéphale d’un embryon d’oiseau (2) répète l’encéphale
du reptile; le reptile (3) , celui du poisson:
c’est pour la même cause, et par les rapports
analogues qui en dérivent, que l’embryon d’un
mammifère supérieur (4) reproduit successivement
(1) PI..V.
(2) PI. VI et VII.
(3) PI. I , fig. 5, 6 et 7.