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la position constante qu’ils ont dans toutes les
classes, passent de la face supérieure à la partie
latérale et à la base de l’organe; ce qui ne peut
avoir lieu sans éprouver des changemens remarquables
, qui non-seulement les ont fait méconnaître,
mais les ont fait considérer comme les
analogues de la couche optique en totalité, ou de
la moitié postérieure de cette couche, ainsi que
vient de le proposer le célèbre Treviranus. Enfin,
le volume qu’ils acquièrent dans cette classe leur
a mérité d’être assimilés, par 1VL de Blainville,
aux hémisphères cérébraux des mammifères. Ces
opinions ayant entravé jusqu’à ce jour la marche
de la science , il est indispensable d’en apprécier
la valeur pour justifier la détermination que j’ai
donnée, et qui déjà est adoptée par la plupart des
anatomistes : l’examen attentif des transformations
de çes organes chez l’embryon des oiseaux, leurs
connexions, leurs rapports chez les oiseaux adultes,
ne laisseront, je l’espère, aucun doute sur la
question fondamentale de l’anatomie comparative
du cerveau.
La forme lobulaire qu’affectent chez les oiseaux
les lobes optiques, se trouve déjà expliquée par
l’état primitif de ces parties chez les embryons de
l’homme et des mammifères, par l’état permanent
de ces corps chez tous les reptiles. S’ils ne présentaient
que cette difficulté pour être ramenés à
leur analogie avec les tubercules quadrijumeaux ,
il nous suffirait de reproduire les rapports que
nous avons exposés pour la classe des reptiles :
mais leur changement de position chez tous les
oiseaux vient apporter une nouvelle inconnue
dans le problème ; et comme rien d’analogue
n’existe dans les autres classes , cette transposition
a été la source de toutes les erreurs dont
l’encéphale de cette classe a été le sujet. Il est donc
très-important, en suivant cette métamorphose,
d ’apprécier tous les changemens qui en sont
l’effet.
Jusqu’aux cinquième et sixième (i) jours de l’incubation
, les lobes optiques sont doubles , symétriques
, placés, comme dans les autres classes,
sur la face supérieure de l’encéphale ; aux septième,
huitième ou neuvième jours, selon qu’on
observe la formation du poulet, des faisans, de
l’oie, du canard ou du dindon , un sillon oblique
se place en arrière de chaque lobe (2), et le divise
en deux parties inégales , 1 une antérieure, plus
grande (3), l’autre postérieure, plus petite (4). Les
lobes sont alors quadrijumeaux, de même que
chez les têtards des grenouilles (5) et des crapauds ,
du seizième au dix-septième jour. Jusques-là ces
lobes sont restés parallèles l’un a 1 au tre , représen1 2 3 4 5
(1) PI. I , fig- 5 , n° 6.
( 2) IM. I , f ig. 6 , n ° 8 .
(3) PI. I , fig- 6 , n° 8.
(4) PI. I , fig- 6 , n* 7.
(5) PI. I , fig. i 5 , n" 5-