
qu’ils prennent dans l’exercice de ces mouve-
mens.
Observons encore que les altérations de la
moelle allongée et de la protubérance annulaire
frappent également d’immobilité les extrémités
supérieures et inférieures ; que les hémisphères
du cervelet paralysent plus spécialement les membres
inférieurs que les supérieurs, et disons par
anticipation que les lobes cérébraux influencent
plus généralement et plus spécialement les membres
supérieurs que les inférieurs. C’est ce que
nous exposerons après avoir établi que les radiations
des corps striés tiennent plus spécialement
sous leur dépendance le membre inférieur, et celles
delà couche optique le membre supérieur (i).
Le nommé Vandaest, tailleur d’habits., âgé de
vingt-deux ans , était affecté depuis dix-huit mois
d’un écoulement purulent de l’oreille droite, accompagné
d’une dureté de l’ouïe du même côté,
et survenu spontanément, sans qu’il se rappelât
avoir reçu des coups à la tête, ou fait des chutes
sur cette partie. Dans les derniers jours de mars
1811 , ce jeune homme éprouva le soir un violent
frisson, suivi la nuit d’une sueur abondante, d’une
vive céphalalgie et d’efforts pour vomir, sans vomissement,
quoiqu’il n’eût pris que de l’eau sucrée
(ï) Voyez Annuaire mèclico-chirurgical des hôpitaux de
Paris, année 1819.
dans le cours de la journée. Ces frissons et l’accès
fébrile qui les suivait se renouvelèrent tous les
soirs, e t, soit qu’il eût ou qu’il n’eût pas mangé
dans la journée, les envies de vomir se manifes7
taient pendant la période du frisson et de la chaleur
. Dès le sixième ou septième accès, il éprouva,
quelques instans avant son invasion, des mouve-
mens convulsifs dans le bras gauche ; mouvemens
convulsifs à la suite desquels le bras était si fatigué
, que le malade ne pouvait se livrer à son travail
habituel que dans le milieu de la journée.
Le 15 avril de la même année, il fut obligé de
le cesser tout-à-fait, le vésicatoire et les linimens
avec lesquels il avait frictionné ce membre n’ayant
apporté aucun amendement à la faiblesse et à l’engourdissement
qui succédaient aux mouvemens
convulsifs. Les accès cessèrent alors de se manifester
; mais le malade était faible, abattu, mélancolique;
une douleur vive et profonde de la tête
ne le quittait jamais, et la suppuration de l’oreille
droite coulait toujours avec la même abondance.
Ses amis le voyant s’affaiblir de jour en jour, le
firent porter à l’Hôtel-Dieu le 24 du même mois.
Yoici l’état dans lequel il se trouvait le soir de son entrée.
Céphalalgie aiguë, paupières fermées, douleur
vive des yeux provoquée par la lumière, vue nette,
pupille ni dilatée ni contractée ; le malade avait
couvert sa tête avec le drap du lit pour garantir
ses yeux du jour. A neuf heures du soir, convulsions
violentes du bras gauche, douleur de tête * us