
leur locomotion, et à chaque paire de ces appendices
nous voyons correspondre un renflement
sur la moelle épinière , proportionné par son
volume au volume de la nageoire.
La position, le nombre et le volume des nageoires
donnent la position, le nombre et le volume
des renflemens de la moelle épinière des poissons.
Ainsi les poissons à nageoires abdominales ont
la moelle épinière renflée dans la partie correspondante
de l’abdomen.
Les poissons à nageoires pectorales ont leur
renflement vers celte région; les poissons à nageoires
cervicales les ont situés derrière la tête.
Les trigles, remarquables par les rayons détachés
de leurs pectorales, le sont aussi par une
série de renflemens (î) proportionnés pourrie
nombre et le volume, au nombre et au volume de
ces mêmes rayons auxquels ils correspondent. J’ai
compté chez le rouget ( trigla cuculus ) cinq
rayons détachés ; un nerf distinct pénétrait dans
chaque rayon , un renflement (2) correspondait
à l’insertion de chaque nerf. Chez le gronau
( T. lyra ) ; j’ai vu six rayons, six nerfs et six renflemens
(3) , alignés symétriquement en arrière
du cervelet (4). Les poissons électriques ont un
(1) PL VII, fig. 160, n" 1.
(3) PL VII, fig. 159, n* 1.
(3) PL VII, fig. i 55, n° 3.
renflement considérable, correspondant au nerf
qui se distribue dans l’appar.eil électrique : j’ai
observé ce nerf et ce renflement une fois chez la
raie et le tétrodon électriques, et deux fois sur des
silures.
De p lu s, beaucoup de poissons ont un renflement
terminal à l’extrémité delà moelle épinière,
parce que chez eux la queue est le moyen le plus
puissant de la locomotion.
Les reptiles, chez lesquels la nature a le plus
varié, après les poissons, les moyens de transport,
nous offrent aussi après eux les yarialions les plus
remarquables des renflemens de la moelle épinière.
Un grand nombre n’ont point de pieds, ni en
avant, ni en arrière, et ils n’ont point la moelle
épinière renflée.
D’autres ont des pieds de derrière et point de
pieds de devant ; ils n’ont alors de renflement à la
moelle épinière que dans la partie postérieure.
D’autres, au contraire, n’ont que les pieds de
devant et point de pieds de derrière ; ils ont alors
la moelle épinière renflée en avant.
Enfin, la nature accorde à un grand nombre
ces deux combinaisons de pieds, et la moelle
épinière présente en même temps les deux renflemens
qui leur correspondent. Les reptiles quadrupèdes,
depuis le lézard monodactyle et le té-
tradactyle, dont les pieds sont rudimentaires , jusqu’aux
tortues et aux crocodiles, où ils sont si pro