
prononcé. Son crâne était volumineux propor^
tionnellement au reste du corps. Quelques élèves,
soupçonnant un commencement d’hydrocéphale,
crurent remarquer un écartement entre les pàrié-
tauxet les temporaux; maislasaillie très-prononcée
des yeux me fit rejeter cette conjecture. Les os
maxillaires et les jügaux étaient un peu. écartés ,
ce qui avait produit l’aplatissement du nez ; les os
de la face du côté droit étaient un peu plus volumineux
que ceux du côté gauche , ce qui faisait
que la face était légèrement déjetée dans ce dernier
sens. Le malade avait quelque peine à mouvoir
la langue : les mouvemens et la sensibilité
des membres n’étaient point affectés ; toutefois *
il agissait moins librement des extrémités inférieures
que des supérieures.
Tel est letat dans lequel il se présenta à nous ;
il nous apprit d’ailleurs , qu’il était affecté d ’épilepsie
, maladie dont il faisait remonter l’invasion
à une des deux années précédentes, sans pouvoir
lui assigner de cause. Il avait perdu son père et sa
mère ; il avait une soeur sourde et muette ; il
n ’était en relation habituelle avec personne ; circonstances
qui nous privèrent de plus amples détails
sur sa vie antérieure * que nous ne pouvions
du reste connaître par lui-même à cause de son
état moral.
Bans les premiers temps nous ne portions notre
attention que sur lës accès d’épilepsie , qui se remarquaient
assez fréquemment, et qui toujours
commençaient par une convulsion du coté droit;
l’oeil droit était en outre affecté d’un ophthalmie
chronique, que nous jugeâmes dénaturé scro-
phuleuse, à cause de la constitution du malade.
Nous combattîmes ces affections par les moyens
ordinaires, et nous nous abstînmes le plus possible
de lui adresser des questions à cause d’une
circonstance qu’il est important de ne pas négliger.
Il nous était mort depuis quelque temps des malades
affectés d’épilepsie , dont les altérations
morbides de l’encéphale avaient 'vivement excité
notre intérêt; ce jeune homme nous présentait q uel-
ques-un§ des symptômes que nous avions précédemment
observés.. Nous nous arrêtâmes plusieurs
jours de suiteàsonlit, afin d’apprendre de luil’or-
dre de leur succession , et le sentiment qu’il en
éprouvait pendantl’accès, ou dont il devait conserver
le souvenir après l’accès , dont la durée ne dépassait
pas ordinairement un quart-d’heure. Or il
nous arriva fréquemment de provoquer le retour
de l’accès par l’attention qu’il mettait à nous
comprendre, et les efforts qu’il était toujours obligé
de faire pournous répondre. Aussitôt que nousnous
fûmes aperçu du mal que lui faisaient les rensei-
gnemens que nous cherchions à obtenir , nous
cessâmes nos recherches, et pendant près de
deux mois nous nous contentâmes de l’examiner
en passant à la visite, sans lui adresser d’autres
questions que celles qui étaient relatives à ses
besoins.