
le canal vertébral, n’est plus qu’un filet capillaire
(1). Que sont devenus les muscles, les artères
et les vertèbres cartilagineuses qui formaient
cette énorme queue? Ce richp appareil organique
a disparu avec l’artère sacrée moyenne et la
moelle épinière : en même temps les membres se
sont développés, et leur accroissement s’est opéré
aux dépens de la queue. J ’ai suivi ce rapport inverse
entre la queue et les membres dans les lois
de l’ostéogénie; je me contente de le rappeler en
ce moment.
La métamorphose de la queue du têtard et de
celle des mammifères et de l’homme est donc sous
1 influence de 1 artere sacrée moyenne ; plus Far-
tere sacree moyenne est forte, comme chez le
boeuf, le cheval, le lion, le renard, l’écureuil,
pins la queue est volumineuse, plus son calibre
se réduit, plus la queue s’atrophie, comme on
l ’observe chez le cochon, le lièvre et le lapin.
Le volume de la queue des animaux est donc
rigoureusement proportionnel à celui de l’artère
sacrée moyenne ; l’absence des membres chez les
ophidiens et les jeunes embryons coïncide donc
avec le non-developpement des artères axillaires
et fémorales , l’existence d’une seule paire de
membres est donc en rapport avec le développement
isolé, soit de l’artère axillaire, soit de la
fémorale. Enfin 1 antagonisme qui se renouvelle
surtout chez les oiseaux, entre la force des extrémités
antérieures et postérieures , est donc aussi
expliqué par l’antagonisme des artères axillaires
ét fémorales.
Ces rapports, très-importans, sansdoute, puisqu’ils
nous donnent l’explication du tronc des
animaux vertébrés, le sont moins peut-être que
çeux que la moelle épinière présente avec l’encéphale,
ses nerfs et l’ensemble de la face où ceux-
ci prennent leur origine. Haller fut le premier
qui s’aperçut que l’encéphale ne suivait pas chez
les mammifères la progression directe de la moelle
épinière; Soemmering’et M. Cuvier exprimèrent
ensuite plus nettement cette pensée, en disant que
de l’homme aux mammifères inférieurs on voyait
accroître la moelle épinière et décroître l’encéphale.
MM. GalletSpurz.heim tirèrent de ce rapport
inverse une singulière déduction , comme nous le
rapporterons plus bas. Carus dit que le cerveau
seul y était soumis, tandis que, selon cet anatomiste,
le développement du cervelet suivait la
progression croissante de la moelle épinière. Enfin
Tiedemann fit une remarque bien ingénieuse ,
en observant que ce rapport opposé avait principalement
sa source dans le décroissement de l’encéphale.
En comparant à la moelle épinière toute la
masse encéphalique , on voit, en effet , cette
dernière décroître progressivement de l’homme
aux poissons, tandis que l'axe nerveux du tronc