
n avait point éprouvé d’altération sensible. Le
malade paraissait entendre également bien de
1 un et de 1 autre côté. On a dû remarquer aussi
que. dans ses expériences sur les animaux , M. Magendie
n’était pas sûr que l’ouïe fût affectée , ce
dont il est du reste très-difficile de s’assurer dans
les vivisections. Cette circonstance tient peut-être
à ce que la partie de la cinquième paire qui communique
avec 1 oreille, est la dernière à ressentir
l’effet de la section ou de l’altération du nerf :
c’est du moins ce qu’on pourra inférer du fait
extraordinaire que nous rapportons. L’ouïe se
conserva du cote droit et du côté gauche jusqu
au 5 ou 4 août; mais vers le 5 et le 6 , il
devint presque sourd de 1 oreille, droite» Informé
par le malade de ce nouvel accident, je fis appliquer
un vésicatoire à la nuque. Les 7 ,8 et 9 , la
surdité diminua , et le 10, au-moment où on
répétait les expériences précédentes , il entendait
encore bien moins de 1 oreille droite que de la
gauche, la sensibilité était pariaitement conservée
dans toute l’étendue du côté droit de la face et du
col. Si on pinçait légèrement la peau , il en ressentait
aussi bien l’impression à droite qu’àgauche.
Tel fut le résultat des expériences faites publiquement
à la visite du 10 août.
Le malade était d’ailleurs dans une triste position
; la faiblesse était extrême, la respiration était
courte, précipitée ; le côté droit de la poitrine
était immobile, le son qu’il rendait était mat, on
n’entendait pas la respiration par l’application du
cylindre; le pouls était très-petit, très-fréquent et
fqcile à déprimer : la face, décomposée, offrait déjà
un aspect cadavérique ; ces mauvais symptômes
augmentèrent d’intensité le 11. Il mourut dans la
nuit du il au 12 ao û t, après une agonie de huit
à neuf heures.
Aussitôt que je fus informé de sa mort, j’écrivis
à MM. les docteurs Magendie, Lisfranc et Georget,
afin qu’ils se réunissent à moi pour faire l’ouverture
du cadavre. Elle fut faite le lendemain à
deux heures , en présence de ces médecins, et d’un
concours nombreux d’élèves, alors présens à l’amphithéâtre
des hôpitaux.
Avant de procéder à la nécropsie, je fis lire l’histoire
de la maladie par l’interne de ma division ,
j’en résumai ensuite les circonstances principales,
en les rapprochant des effets qui suivent la section
de la cinquième paire chez les animaux. Je fis remarquer
l’aitératioi* de la cornée de l’oeil droit ;
l’ophthalmie chronique et aiguë qui avait précédé
cette transformation de tissu ; l’insensibilité complète
du globe de l’oeil, qui avait supporté les irritations
les plus vives sans que ce malade en eût la
conscience, sans qu’il y eût eu le clignotement des
paupières qui a constamment lieu toutes les fois
que la sensation la plus légère affecte l’oeil. Je fis
observer ensuite que dans toutes les expériences
la membrane pituitaire avait paru insensible , soit
qu’on l’ait irritée avec un stylet ou les barbes d’une