
tomistes qui ont adopté nos déterminations. Ces
deux hypothèses me paraissent inadmissibies.
Et d abord sur quoi se fonde-l-on pour assimiler
les hémisphèrescérébraux des squales au lobe
olfactif? Sur ce que le pédicule olfactif s’insère immédiatement
sur la partie antérieure de ces hémisphères,
et se continue avec eux; mais ce rapport,
que j ai déjà signalé chez les raies , le requin, le
griset, la lamproie, l’esturgeon, l’ange et l’ai-
guillat, cesse d’exister chez le squale b leu , sur lequel
le pédicule olfactif longe la partie latérale
des hémisphères, et se prolonge directement sur les
pédoncules cérébraux. Le squale bleu aurait donc
des lobes cérébraux, et 1 aiguillai, l’ange et le requin
en seraient dépourvus ? La lamproie et l’esturgeon
n ’auraient aussi que des lobes olfactifs à la place
* de leurs hémisphères , et comme, chez ces poissons,
de même que chez l’ange, la glande pinéale
est très-distincte, il faudrait admettre que cette
épiphyse a survécu à l’anéantissement des lobes
cérébraux, et s’est fixée en arrière du lobe olfactif.
Cette assertion me paraîtrait difficile à établir.
De plus, parmi les poissons osseux que j’ai
disséqués, l’égrefin a son pédicule olfactif (1) en
continuation immédiate avec la base des lobes
optiques (2). D après cette hypothèse, ce poisson
(1) PI. VII, fjg. 184» n*6.
perdrait doucces derniers lobes, comme lessquales
leurs hémisphères cérébraux?
Parmi les reptiles, les uns ont le lobe olfactit
pédiculé ; tels sont les crocodiles, la plupart des
lézards et des vipères : ce pédicule se continue
immédiatement dans les hémisphères cérébraux,
comme chez les raies et les autres squales : ces
reptiles seraient donc aussi dépourvus de lobes
cérébraux. Nous nommerions lobe olfactif chez
ces reptiles , ce qui serait les hémisphères cérébraux
du caïman à museau de brochet et de la
tortue franche , parce que chez ces deux derniers
le lobe olfactif se serait rapproché et confondu
avec les lobes cérébraux. Mais ce rapprochement
et cet éloignement du lobe olfactif ne change
rien aux connexions du* nerf de l’olfaction. Ce
nerf se continue immédiatement dans les hémisphères
(1) chez la tortue franche et le caïman à
museau de brochet, comme il le fait chez les lézards
, les vipères et les crocodiles ; comme il le
fait chez les oiseaux ; comme il le fait dans les
mammifères inférieurs , chez lesquels le pédicule
olfactif, son lobe et le champ olfactif, sont confondus
en une seule masse. En admettant cette
hypothèse , nous verrions donc la plupart des
vertébrés perdre leurs lobes cérébraux , à moins
que par une seconde hypothèse , nous 11e rapportions
au lobe olfactif ce que nous convicn