
nière et son bulbe de terminaison. En effet, les
renflemens supérieur et inférieur disparaissent
avec les membres auxquels ils correspondent ; il
semble , d apres cela, que les tubercules quadrijumeaux
devraient cesser d’exister en même temps
que le nerf optique disparaît. Mais il n’en est pas
ainsi chez le protée ; les lobes optiques n’ont rien
perdu de cette absence des nerfs. Chez la taupe (1)
et le zemni (2) , on peut voir également non-seulement
que les tubercules quadrijumeaux ont survécu
aux nerfs optiques (3), mais que leur dimension
meme n’en paraît pas diminuée. La
même indépendance des tubercules quadrijumeaux
se reproduit sur quelques monstruosités
animales ; ainsi ces tubercules n ’éprouvent aucun
changement physique notable, soit que le nerf
optique ne se forme pas, soit qu’après son développement
un obstacle dépendant de la monstruosité
l’empêche d’établir sa communication avec euxi
Cette singulière exception est digne de fixer l'attention
des anatomistes.
Signalons-en une autre non moins remarquable,
quoique moins sensible au premier aperçu. Nous
avons vu que chez les reptiles et les poissons les
cordons des olives s’épuisent en totalité dans les
lobes optiques; nous avons dit aussi qu’ils s’y
(1) PI. XV,fig. 291, n* 2.
(2) PI. XV, fig. 292, u° 4.
consument presque entièrement chez les oiseaux,
tandis que chez les mammifères une grande partie
de leurs faisceaux se portent dans les hémisphères.
Ne semble-t-il pas , d’après cette disposition, que
les éminences olivaires devraient s’accroître dans
les mêmes proportions que les tubercules quadrijumeaux
et les lobes optiques? Or, c’est ce qui
n ’est pas. Les éminences olivaires restent complètement
affaissées chez les poissons, les reptiles et
les oiseaux ; elles sont affaissées aussi chez lés
mammifères inférieurs ; elles ne deviennent saillantes
que chez les supérieurs, et surtout chez les
quadrumanes et l’homme. Cette discordance se
reproduit aussi chez les embryons : ainsi, pendant
la première moitié de la formation de l’embryon
des quadrumanes et de l’homme , les tubercules
quadrijumeaux étant très-développés, les olives
sont affaissées ; pendant le dernier tiers , les olives
deviennent de plus en plus saillantes à mesure
que les tubercules s’affaissent et diminuent. Quelle
est la cause de cet antagonisme? je l’ignore. Ce
que nous avons dit du volume relatif de la moelle
épinière et des tubercules quadrijumeaux n ’est
donc point applicable aux éminences olivaires.
Du reste, les tubercules quadrijumeaux sont
développés chez les mammifères en raison directe
des pyramides antérieures , des postérieures et du
corps restiforme; et chez les oiseaux, dans un
rapport proportionnel avec ces derniers corps et
les pyramides postérieures. Chez les poissons ,