
ici la répétition du cas de la femme f^iolct > dont
nous avions ouvert le cadavre il y a quelque temps,
et sur laquelle nous avions constaté la disposition
inverse (1). Les bases du diagnostic ainsi établies ,
on procéda à l’ouverture du cadavre.
Après que le rachis fut ouvert dans toute son
étendue, depuis la base de l’occipital jusqu a 1 extrémité
du sacrum ? on détacha de bas en haut la
moelle épinière , en ayant soin d’enlever en même
temps les ganglions intervertébraux. Parvenu à la
hauteur de la troisième vertèbre dorsale, on remarqua
d’abord, que le corps de cette vertebre était
altéré légèrement ; puis, portant son attention sur
la portion antérieure de la moelle épinière qui lui
correspondait, on aperçut une dégénérescence
comme cancéreuse de toute la partie antérieure
de la moelle épinière, ou plutôt de ses enveloppes,
comme nous nous en assurâmes plus tard. Gette
dégénérescence s’étendait depuis le corps de la
troisième vertèbre cervicale jusqu’au niveau de
la cinquième cervicale. Le corps de toutes les
vertèbres, en rapport avec cette altération , était
(1) Étaient présens à l’autopsie cadavérique, MM. Fisher,
Walter, Raleigh, Watson, membres du collège de Chirurgie
de Londres; M. Ménétrier, interne de la division; MM. Martel,
Crouzit, Soufilon, Martin (Joseph), élèves externes.
M. le docteur Georget, que j’avais fait prévenir, n’arriva
qu’après que l’altération organique fut découverte. MM. Fisher
et Ménétrier écrivirent le diagnostic que j’avais établi avant
qu’il fût procédé à l’autopsie cadavérique.
blanchâtre, un peu inégal, et ramolli à un faible
degré : le ligament antérieur était détruit.
La moelle épinière, enlevée après avoir été
coupée en arrière du trou occipital, l’enveloppe
extérieure était fongueuse, dégénérée en une masse
inégale d’un jaune verdâtre, ayant la consistance
des tubercules pulmonaires non ramollis; elle
était ainsi altérée dans l’étendue d’un décimètre
cinq millimètres de long, sur quarante millimètres
dans sa plus grande largeur : l’altération était
bornée à la moitié antérieure de l’enveloppe fibreuse
; la moitié postérieure était saine. Gette
masse stéatomateuse incisée longitudinalement sur
sa partie moyenne, on mit à découvert la partie de
la moelle épinière contre laquelle elle était appliquée
: on vit d’abord que l’arachnoïde, qui la tapissait
intérieurement, était saine, ainsi que le
ligament dentelé, dans toute la longueur correspondante
à la désorganisation. Examinant ensuite
la moelle épinière, nous reconnûmes au toucher
quelle était ramollie, principalement dans la portion
située au niveau de la septième vertèbre cervicale
et des trois premières dorsales ; incisant
ensuite le long du sillon antérieur, et divisant
ainsi la moelle épinière en deux parties dans toute
sa longueur, nous vîmes que le ramollissement
affectait principalement les cordons antérieurs,
dont l’aspect était d’un blanc grisâtre, qui devint
rosacé après quelques heures d’exposition à l’air ;
les cordons postérieurs étaient légèrement ra