
n avaient ni ne pouvaient avoir aucune connexion
ni avec les tubercules quadri-jumeaux, ni avec la
partie postérieure des couches optiques. Je fis
voir ainsi que ces filets étaient dépourvus de tous
les caractères propres au nerf optique. On insista
beaucoup alors sur leur rapport avec la petite
commissure inférieure de l’encéphale , en attribuant
à oette commissure une influence très-
grande sur le nerf optique en général : influence
que j’ignore , parce quelle n’a pas été développée.
Mais en admettant encore cette nouvelle supposition
, elle ne prouverait rien en faveur de ce
prétendu nerf optique de la taupe : car, i°. Carus
et Tréviranus. ont toujours vu ce filet s’insérer
sur la matière grise du tuber cinerewn ; 2°. dans
le grand nombre de taupes que j’ai disséquées
dans cette vue, je la i yu le plus souvent s’adosser
au point désigné par ces célèbres anatomistes ;
quelquefois je 1 ai vu adhérer à la petite commissu
re , plus rarement je l’ai rencontré en arriéré
d ’elle ; plus rarement encore j’ai observé un des
filets s insérant en avant, et l’autre en arrière:
dans toutes ces variétés, en disséquant avec le soin
que nécessite une préparation si minutieuse, j’ai
vu ces deux filets se réunir par arcade, en se détachant
de la base de l’encéphale, et déplissant
par une légère traction un repli de l’arachnoïde
qui semble les y assujétir. La ténuité extrême de
ces filets et leur élasticité ne m’ont jamais permis,
ni aux autres anatomistes , de les suivre dans la
profondeur du tuber’ cinereum, ou de la petite
commissure, quand ils y adhèrent (1).
Ainsi, i°. ces filets ne se rendent pas à l’oeil ;
20. ils ne se rendent pas aux tubercules quadrijumeaux
ni à la couche optique ; 3°. ils ne s adossent
pas sur le sphénoïde ; 4°* n adhèrent pas
le plus souvent à la petite commissure inférieure
de l’encéphale. Dans toutes les suppositions possibles
, ces filets ne peuvent donc être regardés
comme le nerf optique rudimentaire.
J ’ai supposé jusqu’ici que ces filets étaient nerveux;
mais le sont-ils réellement? je ne le pense
pas. A la vérité, ils blanchissent par l’action de
Talcohol ; mais les filets externes , que Tréviranus
considère comme le nerf de la troisième paire, blanchissent
aussi ; o r , nous allons prouver que ces
derniers n’appartiennent pas au système nerveux.
Leur couleur grise, leur transparence parfaite ,
(1) Au moment où je corrige cette page', un de mes
élèves', M. Joseph Martin , m’apporte une musaraigne
commune. Le nerf optique manque comme chez la taupe
et la musaraigne musette ; les filets sus-sphénoïdaux sont
doubles; lés internes offrent une disposition un peu différente
de ceux de la taupe. Ils se touchent presque sur le
sphénoïde, où ils s’arrêtent, et ils adhèrent à la base de
l’encéphale en avant de la strie médullaiie moyenne. Ils sont
d’un gris cendré; les externes sont rougeâtres; la troisième,
la quatrième et la sixième paires manquent Une branche de
l’ophthalmique de la cinquème paire se rend à l’oeil, et s’y
comporte de même que chez la taupe.