
6 9 2 ph y s io lo g ie et p a th o lo g ie .
chez lequel on a coupé, avec un instrument tranchant
, les fibres qui vont se rendre des coiiches
optiques aux corps cannelés. À peine fut-il opéré,
que l’on observa qu'il ne remuait plus, comme
auparavant , les jambes antérieures (1).
Ainsi ces expériences prouvent ce que lés faits
pathologiques avaient établi , savoir 'î que les radiations
de la couche optique influencent plus
spécialement les membres antérieurs, et ceux du
corps strié les membres postérieurs f il est pres-
qu’inutile d’ajouter que la jonction de ces deux ordres
de radiations (ou la partie moyenne des
hémisphères ) influencent tout à Ja fois et ins(
i) Les expériences de M. le docteur Loustau ont eu le
même résultat. Je transcris ici un passage de son second
mémoire.
« Personne n’ignore que Willis avait placé dans le corps
» strié le sensorium commune, où aboutissaient toutes les sen-
» gâtions, et d’où partaient tous les mouvemens volontaires$
» cette idée a été le pivot autour duquel ont été ramenés les
« travaux de Pourfour-Petit, de Chopart, de Sabouraut et
» de Saucerotte.
» Tous ces auteurs ont cherché à réaliser l’idée de Willîs
s d’après des expériences sur les animaux vivans-, et d’après
b des observations pathologiques sur le cerveau de l’homme.
» Saucerotte fit des expériences qui lui montrèrent que
b la partie antérieure des hémisphères cérébraux influe sur
3 les mouvemens de la jambe, et la partie postérieure et
» supérieure de ces mêmes hémisphères sur les mouve-
b mens du bras 5 et aussitôt, four les rattacher à l’hypothèse
» reçue, il supposa que tous les faisceaux médullaires du
tantanément les deux membres. C’est ce que l’on
produit constamment chez les mammifères, si l’on
incise profondément la partie moyenne du demi-
centre ovale, formé par l’entrelacement de ces
radiations.
Il n’en est pas de même chez les oiseaux: jamais
je n ’ai pu parvenir à paralyser isolément les pattes
ou les ailes, en opérant sur la partie antérieure
ou postérieure de leurs lobes cérébraux., dont l’influence
sur les mouvemens volontaires est beaucoup
moins marquée que chez les mamaiifères ;
il en est de même chez les reptiles : j’ai remarqué
seulement que chez les oiseaux, les ailes sont
plus affaiblies que les pattes par l’ablation des
» cerveau ge rendaient au corps strié et s’entre-eroisaient
b dans son centre : de là ses préceptes pour l’opération du
» trépan, préceptes répétés par Chopart.
» Le vague et l’incertitude de ces préceptes justifient
» l’oubli où ils étaient tombés, et où les ont laissés tous nos
» grands maîtres , les Desault, les Bichat, les Boyer, les
» Richerand, e t, sans aucune exception, tous les grands chi-
» rurgiens de nos jours.
b Pour découvrir l’action spéciale des radiations de la
b couche optique et du corps strié sur le mouvement des
» menibres, il fallait donc de nouveaux faits, observés chez
» l’homme et de nouvelles expériences sur les animaux
» vivans : ces faits et ces expériences ont été recueillis et
» exécutés de nos jours par M. Serres, et c’est en vain
» que l’esprit de rivalité s’efforce d’en contester d’abord la
» réalité, et puis la découverte et la nouveauté, lorsque leur
» certitude est démontrée. »