
de même que le font les hémisphères cérébraux
chez les mammifères ; leur intérieur offrant des
doubles tubercules , qui rappellent les corps
stries et la couche optique, leur cavité communiquant
souvent par une espèce d’entonnoir avec
1 intérieur de la tige pituitaire, comme cela existe
encore chez les mammifères ; on voit donc comment
, en ne prenant que les formes pour guide,
cette richesse d ’organisation se prêtait à la comparaison
de ces lobes avec les hémisphères cérébraux.
Tantôt, comme chez les pleuronectes, lecyclop-
tère lump, le sàumon, et surtout le b rochet, les
tori postérieurs étant doubles ou quadruples, rappellent
jusqu’à un certain point les tubercules
quadrijumeaux. D’autres fois, comme chez le merlan
et certains spares, leur disposition en forme de
reins les rapproche de la couche optique; quelquefois
enfin la double circonvolution qu’ils présentent
chez le gronaü'et la carpe, prête à quelque
rapprochement avec la corne d’Àmmon. Auèsi
les a-t-on comparés à la corne d ’Ammon , â la
couche optique ou aux corps striés , selon les espèces
qui servaient de terme de rapport. M. Cuvier
est le premier qui par une observation ingénieuse
ait délogé les tubercules optiques de l’intérieur
du ventricule de ces lobes chez tous le poissons ;
c’est le premier pas vers une meilleure détermination.
Les tori antérieurs favorisaient encore cette illusion.
Le croissant qu’ils forment autour des
postérieurs sur le plus grand nombre des poissons
, et la disposition radiée de leur convexité ,
simulent jusqu’à un certain point les cannelures
des corps striés. Les prolongemens de leur membrane,
leur plissement, et leur conjugaison sur
la ligne médiane, reproduisent encore les cornes
d’Ammon, divisent le ventricule commun en deux
chambres, une supérieure , qui représenterait
la partie supérieure des ventricules latéraux , et
une inférieure, qui rappellerait le prolongement de
ces ventricules vers les cornes d’Ammon, chez les
mammifères. Quelquefois meme, comme chez le
thon , le sargue , le sparus raii, le caranx et l’espadon
, on aurait pu trouver dans le second ventricule
l’analogue du troisième des mammifères ,
enchâssé dans le grand ventricule commun : dans
la lame médullaire , qui quelquefois se ferme supérieurement
, on aurait pu voir lavoute ; et dans
les faisceaux de conjugaison , soit de la lame
plissée , soit dés tori, soit des pédoncules, on aurait
pu trouver les représentons des commissures
àntérieures et postérieures. En prenant ainsi tous
les poissons osseux, en les considérant d’une manière
abstraite , empruntant à l’un ce qui manque
à l’autre , nn serait parvenu à simuler les hémisphères
cérébraux de la classe supérieure, dont
les cartilagineux eussent été privés : car la simplicité
de structure de leurs lobes optiques ne se
prête nullement à tous ces rapprochemens.