
9 ° CONCORDANCE DL SYSTEME NERVEUX
le cerveau n’y prend que peu ou point de part.
Lorsque 1 encéphale disparaît complètement, et
que la cinquième paire le remplace , les actes
instinctifs devront donc se manifester au plus haut
degré. C’est le cas des invertébrés (1).
Toutes leurs déterminations ont un caractère
qui les distingue ; elles sont purement instinctives :
elles se répètent si exactement, si nécessairement,
lors même que les résultats nous paraissent les
plus surprenans , qu’on voit manifestement que
la volonté n y est pour rien , et que, conséquemment
, leurs actes sont de simples effets organiques.
Tous les zoologistes et tous les psychologistes
sont d accord sur ce point ; tous considèrent ces
animaux comme les êtres instinctifs par excellence.
Si cela est, on entrevoit sans peine la conséquence
qui en découle.
Si les crustacés et les insectes sont les êtres instinctifs
par excellence, et s’ils n’ont pas d’encé-
(i) Je ne puis m’empêcher, dans l’intérêt delà science, de
luire remarquer ici, que M. Ampère, auteur des deux articles
qui ont paru dans les Annales des Sciences naturelles, sur
la détermination du système solide èt du système nerveux des
animaux articulés3 est arrive,.par des considérations psychologiques,
à dés vues peu différentes de celles énoncées dans
le premier volume de cet ouvrage, et de celles que je déve-
loppe présentement. (Voy.Ann. sc. nat., tom. III, pag. 202.)
Une réflexion sur laquelle nous devons insister, c’est que
M. Ampère et moi, nous sommes parvenus• à ces résultats
par des voies très-différentes.
DANS LE RÈGNE ANIMAL. 91
ph’ale , ce dernier organe est donc étranger à 1 instinct.
Si leur système nerveux céphalique .représente
le système ganglionnaire de la cinquième paire,
la Cinquième paire est donc le siège de 1 instinct
chez les animaux (1).
C’est dans cette direction que nous paraissent
devoir être dirigées désormais les recherches physiologiques
sur les facultés et les actes de cet ordre ;
et si l’on parcourt d’un coup-d’oeil la classe des
mammifères, on verra les actes encéphaliques
décroître des quadrumanes aux rongeurs, tandis
que les actes instinctifs accroissent dans la même
proportion. Cela est, et un instant de reflexion
montre que cela devait être ; car il fallait bien que
la perte des facultés encéphaliques fût balancée
par l’accroissement des facultés instinctives, jusqu’à
ce qu’enfin les facultés encéphaliques venant
à disparaître, les animaux pussent vivre sous la
seule influence des actes instinctifs.
O r, ces données générales de la psychologie me
paraissent en rapport avec les «données de l’anatomie
comparative, car nous voyons l’encéphale
décroître chez les mammifères en raison directe
dü développement des actes encéphaliques, et
nous voyons les actes instinctifs se développer en 1
(1) Voy. encore à ce sujet les belles idées de BJ. Ampère,
Mémoire déjà cité, Annales des Sciences naturelles, tom. II.,
pag. 5o5.