
tions des inter-épineux cervicaux, des inter-transversaires
, des complexus, des splénius , des sca-
lènes, ne sont autres que les rudimens des [muscles
qui se rencontrent distincts chez les oiseaux,
et qui permettent à leur col celte diversité et cette
précision de mouvemens qu’on admire chez eux.
Telles sont les métamorphoses de la moelle
épinière, et les rapports qui en résultent. La plus
singulière de toutes est peut-être celle de son ascension
dans le canal vertébral , avec les effets qui en
dérivent relativement au prolongement caudal des
mammifères.
Chacun sait, et j’ai déjà dit, que l'embryon
humain a un prolongement caudal qui persiste
jusqu’au troisième mois de la formation; on sait
aussi que jusqu a cette époque la moelle épinière
descend jusqu’au coccyx ou au sacrum. Du troisième
au quatrième mois, la queue disparaît, et
elle disparaît parce que la moelle épinière remonte
dans son étui et s’arrête au niveau du corps de la
deuxième ou troisième vertèbre lombaire ; et si
l’ascension de la moelle épinière n’a pas lieu , la
queue persiste même après la naissance.
Il y a donc un rapport entre l’ascension de la
moelle épinière et la persistance du prolongement
caudal ; plus la moelle épinière s’élève dam son
étui chez les mammifères , plus la queue diminue
d ’étendue, comme dans le cochon, le sanglier,
le lapin, le lièvre, et dans plusieurs espèces de
singes; plus elle descend, au contraire, plus la
queue se prolonge, comme dans le boeuf, l’écureuil.
L’embryon des chauve-souris sans queue ressemble,
sous ce rapport, à celui de l’homme. Il
a d’abord une queue, qu’il perd rapidement,
parce que chez cet animal l’ascension de la moelle
épinière est très-rapide.
C’est surtout chez le têtard des batraciens que
ce double rapport est remarquable. Aussi longtemps
que la moelle épinière se prolonge dans le
canal coccygien, le têtard conserve sa queue : à
l’époque où il se métamorphose, la moelle épinière
remonte dans son canal, la queue disparaît,
et les membres se prononcent de plus en plus. Si
ïa moelle épinière s’arrête dans cette ascension,
le batracien conserve sa queue, comme les chauve-
souris , comme l’homme le font aussi dans le même
cas. Le foetus humain et celui des chauve-souris se
métamorphosent donc , sous ce rapport, comme
le têtard des batraciens : ils perdent leur queue
lorsque les membres acquièrent de la force.
En général, chez les reptiles et les poissons,
plus les membres et les nageoires sont grêles , plus
la queue est étendue, plus la moelle épinière est
longue.
Le rapport de l’ascension de la moelle épinière
avec le prolongement caudal offre plusieurs exceptions.
Les hérissons, parmi les mammifères,
ont une queue courte, quoique la moelle épinière
se prolonge chez eux plus que ne le comporte
cette brièveté du prolongement caudal ; mais cette