
sions qui donnaient à sa physionomie un aspect
hideux, à cause de l’immobilité des muscles du
côté gauche de la face. L’ouverture du cadavre
offrit une caverne remplie de sang, logée à jà partie
interne du demi-centre ovale de l’hémisphère
droit; le demi-centre ovale gauche était rouge,
enflammé dans toute son étendue; l’irritation
était surtout prononcée au niveau de la partie
moyenne d u corps strié, et antérieure de la couche
optique ; les ablutions de la substance cérébrale
ne lui faisaient rien perdre de sa rougeur.
Charles Bertin , âgé de soixante ans, d ’une constitution
détériorée , tomba malade le 10 décembre
1812 ; tout-à-coup il fut pris d’une difficulté
d’uriner, d’une faiblesse dans les jambes et
le bras droit; il n’y eut ni vertiges, ni étourdis-
semens précurseurs.
Le 18 décembre, jour de son entrée à l’hôpital,
les mêmes symptômes persistaient, e t , en
o u tre , la face était colorée, les yeux vifs etbrillans,
la prononciation difficile , les idées obscurcies , le
pouls dur et un peu fébrile. (Arnica avec deux gros
d’acétate d’ammoniaque par pinte. )
Du 19 au 2 5 , l’état du malade resta stationnaire ;
seulement les idées devinrent de jour en jour plus
embarrassées, et la prononciation plus difficile.
( O11 se borna à la tisane d ’arnica. )
Le 2 5 au soir, le malade perd connaissance tout-
à-çoup; la face devient rouge , les yeux étincelans ;
la bouche sc contourne à droite; la moitié droite
du corps est dans un état convulsif continuel, la moitié
gauche tombe, au contraire, dans une immobilité
absolue; le pouls est dur et tendu. ( Arnica émé-
tisé, lavement purgatif, pédiluve sinapisé. )
Le 26, la face est décolorée, le pouls est petit,
dur, très-fréquent; une sueur visqueuse couvre
la peau. ( Deux larges vésicatoires aux jambes et
un à la nuque. ) #
Le 27, prostration totale des forces , respiration
un peustertoreuse. (Vésicatoires aux cuisses.)
Mort le 28 au matin.
A l’autopsie , le cerveau parut ferme au toucher ;
il existait dans le noyau médullaire de l’hémisphère
droit, précisément en dehors et au-devant
du coude que forme le ventricule latéral, un foyer
contenant deux onces de sang noir ; ce foyer était
ouvert dans le grand ventricule; la substance cérébrale
qui l’environnait était jaune et injectée
dans l’espace de deux lignes. La couche optique
de l’hémisphère gauche offrait aussi dans son
épaisseur un épanchement de sang noir et caillé,
beaucoup moins considérable que celui de l’hémisphère
droit, et ouvert comme lui dans le troisième
ventricule.
Ainsi la paralysie que l’on avait remarquée du
côté gauche était le résultat du grand foyer creusé
dans l’hémisphère droit, et les convulsions qui
existaient à droite étaient excitées par le foyer
développé dans la couche optique gauche. Tel
était aussi le cas d’une femme hémiplégique du