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bien remarquable et bien digne de l’attention des
anatomistes et des entomologistes.
Chez le ver de cette mouche, des ganglions , au
nombre de onze, sont primitivement adossés lés
uns aux autres ; ils sont ramenés au point de
contact, et sans cordons intermédiaires qui les séparent,
comme chez les autres vers. De plus , au
lieu d ’être étendus perpendiculairement les uns
au-dessous des autres, comme dans les larves en
général, ils sont roulés sur eux-mêmes de manière
à former un anneau ganglionnaire, dont les deux
extrémités sont cependant interrompues.
O11,conçoit bien, d’après cette disposition primitive
, que la métamorphose ne peut s’opérer
comme dans les larves ordinaires. Il ne saurait
v avoir ni concentration , ni raccourcissement d ’un
système nerveux qui est tout ramassé sur lui-
même, et qui occupe le plus petit espace possible,
î.es cordons ne sauraient se raccourcir , puisqu’il
n ’y en a pas. Que se passe-t-il donc dans la métamorphose
de ce ver? L’inverse, justement l’inverse
de ce quvse remarque dans la métamorphose
ordinaire. Ordinairement , comme nous venons
de le voir, les ganglions , éloignés chez la larve,
se rapprochent chez la nymphe, les cordons de
séparation se raccourcissent, disparaissent même
quelquefois entièrement, ce qui fait que plusieurs
ganglions , primitivement séparés, tombent les
uns sur les autres, b effet ordinaire de la métamorphose
'»est donc de rapprocher les ganglions
qui composentTaxe nerveux des articulés ; mais
ici les ganglions sont tous agglomérés lés uns contre
les autres , leur rapprochement est donc impossible.
yLe ver de l’asile représente linsectê
parfait sous ce rapport ; aussi l’effet de la métamorphose
chez ce ver est-il de le «ramener à letat
de la larve des insec tes \) rd i 11 a ires.
En effet, si l’on suit la métamorphose du ver
de l’asile, on observe d’abord que , de circulaire
qu’il é ta it, son système nerveux central devient
droit et sè replace longitudinalement sur l’axe de
l’animal, comme cela a lieu chez les autres nymphes.
Mais ce redressement de l’anneau- n’eût
point produit la longueur nécessaire pour s’étendre
tout le long de la nymphe , si les ganglions étaient
restés adossés les uns contre les autres ; il a fallu
quelesganglionss ecartâssent,et, dumomeut qu’ils
se Sont écartés , il a dû se produire des cordons
qui d’un ganglion se portassent au ganglion voisin:
c’est exactement ce qui a lieu. A mesure que l’anneau
circulaire du ver de l’asile se redresse , on
voit se disjoindre les ganglions , et lorsqu’ils cessent
de se ;jeCrrespondre , on observe entre eux
un ou deux petits filets intermédiaires. Ces filets
s allongent à mesure que la nymphe se développe;
plus la nymphe grandit, plus les ganglions s’écartent,
plus les eoçdons intermédiaires s’allongent.
Au lieu d’une concentration des cordons
inter-ganglionnaires , il y a donc ici une véritable
.extension : la métamorphose du système nerveux