
quadrijumeaux et en recouvre la moitié postérieure,
comme cela aurait lieu chez les oiseaux,
si ces tubercules restaient constamment sur la
face supérieure du cerveau. Chez les poissons, de
même que chez les oiseaux et les mammifères , le
développement du cervelet s’opère donc d ’arri’ère
en avant,* dans le sens de la marche de ses artères,
ce qui explique pourquoi, chez la raie bouclée,
l’ange , l’aiguillat, le bleu et le requin, cet organe
se dirige en avant au lieu de se prolonger en arrière.
Il recouvre en partie les lobes optiques chez
les poissons, et, comme chez les oiseaux, il viendrait
rejoindre la partie postérieure des hémisphères
cérébraux, si les tubercules quadrijumeaux
s’atrophiaient au même degré que ceux
des mammifères, et s’ils éprouvaient le même déplacement
que chez les oiseaux. Quoique ces effets
n’aient point lieu, on peut remarquer néanmoins
que chez ces poissons, et surtout chez ces deux
derniers squales, le cerveau se dirige déjà d’avant
en qrrière pour se rapprocher du cervelet, comme
cela a lieu chez les oiseaux pendant le dernier
tiers de l’incubation , et chez les embryons des
mammifères , à partir de la moitié de leur gestation
(i). La cause de ce changement est donc la
même chez les poissons que chez les embryons des
deux classes supérieures : en se développant, l’encéphale
se concentre; l’effet de cette concentration
est de rapprocher ses divers élémens, de même
que cela a lieu pour les ganglions céphaliques des
insectes dans le cours de leurs métamorphoses.
La couleur extérieure du cervelet des poissons
cartilagineux est d’un rouge léger, commie celui des
poissons osseux ; la substance corticale qui en
forme la couche extérieure, est beaucoup plus
épaisse que chez les reptiles et les poissons osseux,
et dans une proportion très-supérieure à la substance
médullaire : celle-ci offre une disposition
sur laquelle il est essentiel de nous arrêter.
Chez la lamproie , il n’y a qu’une bande transverse
de substance médullaire aussi petite que
chez les batraciens ; chez l’esturgeon, les raies ,
l’aiguillat, la matière blanche forme sur les cotés
du quatrième ventricule un cordon plissé en divers
sens : il est à remarquer que ce plissement est indépendant
de tout moyen mécanique; il n ’y a
aucun faisceau transverse qui puisse contribuer
à la formation de ces contours qui sont si nombreux
sur les raies. Chez la raie ronce et l aiguillât,
les quatre lobules du lobe médian sont
formés dans leur centre par une lame de matière
blanche, q u i, partant de la circonférence, se replie
sur elle-même. Il résulte de là un canal inégal
dans la partie moyenne du lobe médian, canal
dont l’ouverture s’aperçoit en soulevant le lobe
médian (1). Chez les squales bleu et griset, lescon