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dans l’hémisphère du cervelet, était remplie par
une matière de la consistance de la bouillie,
d’une couleur brune. La loge antérieure était
remplie par une substance plus épaisse, d’un
jaune brun, entièrement détachée deâ parois de
la caverne ; tout l’hémisphère droit du cervelet
était plus consistant que le gauche ; les radiations
de la substance blanche avaient une teinte jaunâtre
qu’on ne remarquait pas dans les radiations
du côté opposé. Le reste de la protubérance annulaire,
la moelle allongée et la moelle épinière, ne
présentaient rien de particulier.
Dans les expériences sur les animaux, la rotation
était l’effet de la section plus ou moins profonde
des segmens qui recouvrent le quatrième
ventricule; mais, dans ce cas, la tendance presque
irrésistible qu’avait le malade à tourner , provenait
évidemment de la lésion du pédoncule
droit du cervelet. C’est ce qui, peu de temps après,
a été »mis hors de doute par les expériences de
M. Magendie. Ainsi les animaux sur lesquel^ l’on
coupe l’un des pédoncules du cervelet, se roulent
sur leur axe et du même côté que la section,
avec une vitesse qui va en diminuant à
mesure que l’on s’éloigne du pédoncule. Ainsi,
une fois encore, la physiologie expérimentale a
confirmé une des données fournies par la pathologie.
Depuis douze ans j’ai varié de mille manières
les expériences que j’ai tentées sur les animaux
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pour produire artificiellement les. effets que me
dévoilait l’observation des maladies organiques
du système cérébro-spinal de l’homme. Un fait
que j’avais souvent remarqué dans les apoplexies
cérébelleuses était le renversement et la chute dés
malades en arrière. Dans ces cas , le cervelet avait
été détruit dans la base des hémisphères et des
deux côtés ; quelquefois même le quatrième ventricule
avait été mis à découvert par l’étendue de
la désorganisation.
Si sur un animal on blesse le Cervelet horizontalement
et dans toute son étendue, la tête est
renversée en arrière; si l’on se rapproche des pédoncules
, il y a opisthotonos, le corps est courbé
en un arc , dont la concavité est sur le dos et la
convexité sur la face abdominale. Si dans cet état
on le force à marcher, l’animal s’élance en avant ;
mais après quelques pas une force irrésistible
l’entraîne ' et il recule. Get effet a été produit avec
diverses modifications , par Zinn , Saucerotte ,
MM. Magendie et Flourens.
La tendance au reculeinent est alors un effet
de la tendance invincible qui porte les animaux
«à se maintenir en équilibre ; ils cherchent cet
équilibre en reculant: si dans cet état, et lorsque
la tête seule est renversée , on coupe les muscles
qui la portent en arrière, la tendance au recule-
ment est arrêtée, l’animal marche devant lui
ayant sa tête entre les jambes de devant.
J’ai bien remarqué cet effet sur une jeune fille