
avait envahi et désorganisé dans presque toute
son étendue l’hémisphère gauche du cervelet.
Dans tous ces cas et dans plusieurs autres que
je néglige de rapporter, parce qu’ils sont la répétition
de ceux-ci en ce qui concerne la perte du
mouvement, on observe donc que l’altération de
l’im des hémisphères du cervelet, produit l’abolition
du mouvement dans les membres du côté
opposé- Si l’altération organique est à gauche , la
paralysie est a droite, et vice versa. Parmi les faits
analogues qui ont été observés depuis la publication
de mes mémoires, j’extrais le suivant, rapporté
dans une thèse soutenue dans le cours de
1 annee 1825., a la Faculté de Médecine.
Un fabricant d’étoffes de soie , de Lyon , âgé de
soixante-treize a n s , entra à l’Hôtel-Dieu de la
même ville , le 18 octobre 1824 , pour une
attaque d ’hémiplégie qui affectait le côté gauche,
I en avait déjà éprouvé deux semblables dans
le courant de la même année. Il succomba après
le troisième jour de son entrée à l’hôpital. A l’ouverture
du cadavre on trouva les trois quarts du
lobe droit du cervelet ramollis dans toute son
épaisseur; le ramollissement s’étendait jusqu’à la
protubérance annulaire. Altération de l’hémisphère
droit, paralysie à gauche, résultat de l’action
croisée du cervelet sur les mouvemens des
membres. Telles sont les données de la pathologie ,
telles sont aussi celles de la physiologie expérimentale.
Un chien de moyenne taille fut trépané à la partie
postérieure du pariétal droit; le sang ayant
été épongé, je plongeai un bistouri à lame très-
mince dans l’ouverture; je le dirigeai de haut en
bas et de gauche à droite, afin de faire la section
de l’hémisphère du cerveau du même côté ; cela
fait, le chien fut dégagé de ses liens; tout le corps
de l’animal était courbé du côté d ro it, la tête surtout
était fortement penchée de ce côté. En cherchant
à expliquer ce phénomène, nous aperçûmes
qu’il était produit par la contraction des muscles
de ce côté^ ceux du côté gauche, qui sont leurs
antagonistes, ay^nt éprouvé une diminution sensible
dans leur action. Le chien restait d’abord
immobile; excité par mes aides, il fléchit d’abord
sur le côté gauche, tomba sur ce côté , et y resta
environ trois minutes ; il se releva ensuite, marcha
l’espace de vingt pieds, en décrivant un arc de
gauche à droite, ce qui indiquait que les muscles
du côté droit étaient beaucoup plus forts que ceux
du côté gauche ; il arriva alors contre uo mur
et appuya contre lui le côté gauche du corps.
Lorsqu’on le retirait, et qu’on l’appuyait du côté
droit, il se retournait et appuyait le côté gauche;
l’animal éprouvait le besoin d’être soutenu de ce
côté. Il fit ce manège aussi souvent qu’on le re tourna.
Un peu plus tard on le plaça au milieu
de la cour , et on le contraignit de marcher :
il se soutenait à peine sur le côté gauche ; les
pattes antérieure et postérieure de ce côté étaient