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la gaîté n ’ont point été altérées par cette cruelle
position (1).
Constamment l’altération profonde de§ deux
lobes cérébraux trouble l’intelligence, et la tropble
en en paralysant la manifestation. Il n’y a plus de
détermination réfléchie; l’oeil voit, l’oreille entend,
la langue et le palais goûtent ; mars l ame ne juge
plus : la vie de relation est anéantie; l’homme est
complètement réduit à la vie végétative ; il mange,
boit et dort, ou plutôt on le fait boire et manger,
et exécuter les diverses fonctions animales, sans
qu’il manifeste ni désir ni opposition. On lecoucbe
d’un côté, il y reste; on le-place de l’autre , il y
reste encore ; si on cherche à l’exciter fortement
et qu’on v parvienne, il tient les yeux fixement
ouverts ; mais cette fixité du regard est le seul signé
par lequel il manifeste qu’il a senti qu’il vivait encore.
11 y a impression sur les sens, mais la perception
et la sensation sont éteintes. C’çst cette absence
de sensations que l’on provoque chez les
animaux, par l’ablation des lobes cérébraux ,
soit q u ’on la pratique par le procédé de.Coïter,
(1) Peut-on expliquer ces faits par Y association des mouve-
mens dont Reil s’est presque seul occupé parmi les physiologistes
modernes? De Jà un précepte important de pratique,
et qui m’a réussi un grand nombre de fois , c’est d’apprendre'
à parler aux malades, quand la guérison s’annonce; de leur
cnseignerle syllabaire, deles faireépeier, et de 11e leur faire
prononcer des mots entiers que lorsque toutes les combi>
Baisons du syllabaire leur sont familières.
PHYSIOLOGIE ET PATHOLOGIE. v->-
ou par celui de MM. Roi an d.o et Flourens (i).
Peut-011 dire alors que les lobes cérébraux seuls
veulentj se déterminent, que seuls ils perçoivent
sentent? Ce qui, dans le langage de tous les physiologistes,
veut dire que l’âme a perdu l’instrument
de ses volontés, de ses déterminations, de
ses perceptions et de ses sensations : on le croyait
naguère. Mais si ce même état se produit, les lobes
cérébraux étant parfaitement sains, une inconnue
noqveile est introduite dans ce problème, déjà si
compliqué et si difficile, Or , les altérations profondes
du segment basilaire produisent les mêmes
effets que les altérations profondes des lobes cérébraux.
Ces faits prouvent incontestablement la part
que prend l’encéphale dans la manifestation de
l’intelligence. Ils montrent des altérations des
facultés intellectuelles dépendantes des altérations
matérielles de cet organe. En est-il de même des
aliénations mentales? Les immenses recherches
de M. le docteur Esquirol ont répondu négativement
à cette question. MM. les docteurs Falret et
Georget sont d’une opinion contraire^ la science
attend avec intérêt le résultat de leurs travaux (2) .
(1) C’est ce même état qui a été observé dans les cas
d’ossification complète, ou de pétrification de la masse de.
l’encéphale. Tout le inonde connaît celui rapporté par le célèbre
Duverney.
(2) Les procédés de ffanatomie pathologique sont si im