
mollusques gastéropodes, tels que l’hélice vigneronne.
Prenant pour terme de comparaison les larves
des insectes, et suivant la marche excentrique de
leur système nerveux, on voit que lés deux cor-*
dons primitifs convergent l’un vers l’autre, et ten-
dent à s’iinir sur la ligne médiane, excepté à la
partie qui correspond à l’oesophage, leur jonction
étant arrêtée par cet organe. En descendant ensuite
vers les mollusques , on trouve que la marche des
cordons est plus ou moins interrompue, que conséquemment
leur système nerveux est plus isolé
ou plus disjoint que chez les nymphes et les in-r
sectes parfaits. D’où il résulte que les mollusques
sont, quant à leur système nerveux, des larves,
ou des embryons, plus ou moins avancés, des
insectes.
Cet écartement des cordons chez certains inVer^
tébrés, et leur réunion chez d’autres, tient à la
même loi et à la même cause que ceux de Taxe
cérébro-spinal des vertébrés. IN’avons-nous pas
vu, chez ces derniers, que chezles oiseaux, les tordons
postérieurs de la moelle épinière ne se réunissent
pas dans leur rendement inférieur ? N’avons-
nous pas vu que les lames latérales du cerveau, si
étroitement confondues chez la plus grande partie
des vertébrés, étaient disjointes et déjetées sur
les côtés du quatrième ventricule, sur la plupart
des poissons cartilagineux? IN’avons-nous pas vu *
enfin, que les hémisphères cérébraux , si intime#
ment unis chez les mammifères, étaient tout-à-
fait disjoints et isolés chez tous les poissons osseux?
La nature suit donc une marche invariable
dans ses développemens ; elle réunit et
confond à son gré, ou elle tient à distance les élé-
mens primitifs du système nerveux ; êt, chose qui
ne saurait trop être admirée , c’est que des causes
si simples produisent toutes ces variétés de formes
que nous présente ce système dans tout le règne
animal.
Parmi les métamorphoses singulières que nous
ont offertes les embryons des vertébrés, une de
celles qui ont le plus frappé les anatomistes est 1 ascension
de la moelle épinière dans son étui. Je fus
très-frappé de ce phénorpène la première fois que
je l’observai ; mon étonnement cessa quand j’eus
remarqué ce qui se passe dans le système nerveux
des insectes pendant la métamorphosé. Je
vis se manifester en grand, chez les insectes, un
phénomène | qui ne se montre qu’en petit, et pour
ainsixlire, qu’en miniature,chez certains vertébrés.
Le spectacle de la métamorphose des insectes a
dans tous les temps frappé les philosophes et les
naturalistes: les premiers y puisèrent les idées de
la métempsycose, relatives à la perfectibilité des
êtres organisés ; les seconds, plus philosophes
sans doute ^s’occupèrent à étudier le mécanisme
de ces singulières transformations. Mais d ’après
la loi générale de la nature, qui produit les différences
extérieures et les ressemblances à 1 intérieur,