
données avec méthode et d ’après certaines règles;
forment les cadres de la zoologie; la zoologie n’est
donc autre que les dissemblances extérieures des
animaux systématisées.
Mais à mesure que l’anatomiste pénètre de l’extérieur
à l’intérieur des animaux, à mesure qu’il
s’avance vers les grands appareils organiques qui
en occupent le centre, il voit se grouper les analogies,
il voit toutes les parties rentrer les unes dans
les autres. Il tombe enfin sur les analogies d’une manière
aussi inévitable qu’il était d’abord tombé sur
les différences, en ne considérant que l’extérieur.
Les ressemblances organiques sont donc assujé-
ties à la même loi que leur développement, elles
procèdent de la circonférence au centre. Plus un
système organique est extérieur, plus il est différent,
considéré dans l’ensemble des êtres ; plus il
est central, plus il est analogue. De là les variétés
infinie^ que nous offre l’enveloppe extérieure des
animaux ; ces variétés sont déjà moins grandes dans
les muscles sous-cutanés, moins sensibles encore
dans les muscles profonds ; les os sont plus analogues
que les muscles ; et les viscères centraux, les
poumons, le coeur, le canal intestinal, etc., plus
ressemblans encore que les muscles et les os.
Analogie d’organisation dans les régions profondes
des animaux, dissemblance dans les régions
superficielles, tel est donc le secret à l’aide duquel
la nature a varié de tant de manières le spectacle
<jue nous offrent les êtres organisés.
Telle est aussi la source des deux grandes méthodes
qui ont divisé et divisent encore les anato-
inistes.
Ceux qui n’ont considéré que l’anatomie extérieure
des animaux, ont dû nécessairement puiser
dans la nature le principe des diversités organiques.
Ceux, au contraire, qui n’ont considéré que les
régions profondes, ont dû aussi inévitablement
tomber sur le principe de leur identité.
Pour juger quel est et quel a dû être l’esprit de
cét ouvrage, il n’est besoin que de réfléchir à la
position de l’axe cérébro-spinal des vertébrés. Sa
situation au centre des régions des animaux nous
a commandé, pour ainsi dire , de nous maintenir
constamment sur la ligne des analogies. En vain
aurions-nous cherché dans la moelle épinière et le
cerveau des mammifères l’empreinte des caractères
anatomiques d ’après lesquels la zoologie les
a si bien classés. Quoique la classe des oiseaux, si
fixe dans son, organisation, ne représente en quelque
sorte qu’une grande famille, les différences
extérieures sont toutefois assez marquées pour y
établir des coupes distinctes : or c’est encore en
vain que nous en aurions cherché les caractères
dans leur encéphale.
Les embryons reproduisent en petit ce que nous
présentent sur un plan plus large les animaux
parfaits. Les formes primitives de la moelle épinière
et de l ’encéphale sont identiques dans toutes
les classes, quoique par leur circonférence^ses pe