
Le malade vécut ainsi pendant quatre ans sous
l’influence de cette affection.
Pendant tout cet espace de temps le malade se
plaignit d’une douleur obtuse lui faisant éprouver
comme un sentiment dépréssion dans le côté droit
de la tête, qu’il désignait en portant la main vers
la région inférieure du pariétal, et au-dessous :
cette douleur disparaissait quelquefois complètement
, d’autres fois la durée était longue ou courte;
les paroxysmes étaient plus ou moins éloignés, et
plus ou moins douloureux ; indépendamment du
lieu de la douleur que le malade précisait, comme
on l’a vu plus haut, il assurait encore que le volume
n’en devait pas dépasser celui d’un oeuf de
poule. La dernière année de sa vie il eut de temps
à autre un flux hémorroïdal, qui ne le soulagea
point.
Pendant quatre années que dura cette maladie,
le malade eut recours à plusieurs médecins ; plusieurs
vésicatoires furent appliqués sur le bras
affecté (le gauche) ; lesquels étant guéris, on appliquait
alternativement un séton à la nuque :
la dernière année il conserva un vésicatoire au
bras.
Le malade, fatigué de l’inutilité des moyens
employés, désireux de recouvrer sa santé première,
et ayant trouvé dans des livres de médecine l’indication
de médicamens qu’il croyait propres à son
état, eut recours aux eaux minérales acidulés, qu’il
prit ; ces eaux relâchèrent le ventre, firent revenir
un peu l’appétit; mais quelque temps après il survint
des vomissemens de matières glaireuses.
Pendant tout ce temps , la douleur de tête que
le malade ressentait sous le pariétal droit augmenta;
on y appliqua un onguent balsamique
dans lequel entrait le castoreum, et dont le malade
s’était bien trouvé précédemment ; mais cela ne
produisit rien cette fois-ci , la douleur de tête
s’accrut continuellement. On appliqua un cataplasme
avec de la mie de pain , ce qui parut soulager
un peu le malade : enfin le jour suivant il
tomba dans la stupeur; on lui donna une potion
antispasmodique fortes mais il mourut avant d’avoir
fini cette potion.
À l’ouverture du cadavre on trouva :
Que le foie était plus gorgé de sang que de coutume
; il était un peu verdâtre à sa concavité inférieure.
Les intestins avoisinant la vésicule du
fiel étaient plus verdâtres que de coutume. Les
viscères de l'abdomen étaient aussi plus gorgés
de sang; du reste, les viscères pectoraux ne présentèrent
aucune altération.
Le crâne étant enlevé, on trouva vis-à-vis le lieu
où le malade avait rapporté la douleur pendant la
viej la substance corticale ainsi que la médullaire voisine,
beaucoup plus dures que de coutume et véritablement
squirrheuses. Au-dessous de ce lieu induré, lequel
le défunt avait souvent désigné avec le doigt, on
découvrit un abcès qui aurait pu contenir un oeuf de
poule ; la cavité de cet abcès était remplie par une ma-
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