
expériences (1). Le canard placé dans l’eau perd
la faculté de nager, comme la grenouille placée
sur la terre perd la faculté de sauter; ces deux
effets, en apparence si différons, proviennent donc
de la même cause. Si on généralisait ces résultats,
on pourrait donc dire que le cerveau est l’organe
du vol, du saut et de la nage; mais ce qui est
vrai pour la grenouille, le canard et le lapin,
ne l’est plus pour d’autres animaux. C’est cette
généralisation a laquelle nous sommes tous portés
d’une manière presque involontaire, qui peut être
reprochée a MM. Ilolando et Flourens, dont les "
ouvrages sont d’ailleurs si remarquables.
Action et Maladies de la protubérance annulaire*
Dans les apoplexies que j’ai désignées sous le
nom d hémato-encéphalie, et de malaco-encéphalic s
les symptômes les plus yariés et les plus cons-
tans se manifestent, selon que la continuité des
fibres de l’encéphale est interrompue sur tel
ou tel point de sa surface. Avant la première pu-
(0 D apres cette influence du cervelet sur les membres
postérieurs, les cétacées devraient avoir éprouvé une diminution
notable dans le volume de cet organe, ce qui n’est
pas. Bien plus, le cervelet a singulièrement accru de volume.
Cette anomalie me paraît inexplicable dans l’état présent de,
la science.
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blication de mes recherches , on négligeait complètement
leur étude ; l’hypothèse de la compression
de l’encéphale par les liquides en détournait
les esprits, (i)
On sait aujourd’hui que les paralysies affectent
tantôt la moitié du corps, tantôt une jambe ou
un bras, ou qu’enfin tous les muscles subjacens
à la tête peuvent être paralysés instantanément.
Quelle est la partie du cerveau qui régit ainsi la
presque totalité des mouvemens soumis à la volonté?
L’anatomie aurait pu le dire; mais la patho-
(i) Cette hypothèse n’était que la conséquence rigoureusement
déduite du système des esprits animaux. Ces esprits
étaient si déliés, c’était une vapeur tellement subtile, que
quelques gouttes de liquide suffisaient pour oblitérer les
pores d’où ils transsudaient, ou interrompre la continuité
des canaux dans lesquels s’opérait leur circulation; telle était
la hase sur laquelle, était étayée la doctrine des maladies du
système nerveux. Cette doctrine était admirablement liée
dans toutes ses parties; tout s’expliquait par elle, comme on
peut surtout en juger par l’ouvrage de Vieussetis; mais on
ne saurait trop le répéter, on n’avait qu’une doctrine de
convention ; tout le monde admettait l’existence des esprits
animaux, tout le inonde devait nécessairement admettre les
conséquences de ce système. Personne n’y croit plus de nos
jours, et cependant la science a conservé et conserve encore
les explications qui sont nées de leur existence. Cette contradiction
est choquante ; n’a-t-on pas reproché à M. Flourens
la nullité de la plupart de ses résultats, en se fondant sur ce
qu’il mettait ses animaux en apoplexie en laissant du sang
épanché dans le crâne ? Pour juger de cette erreur, voyez mon
travail sur les Apoplexies, Annuaire des hôpitaux, 181g.