
aussi désordonnés que ceux des jambes. Voulait-il
manger la soupe, il portait la cuillère au front,
ou la renversait sur sa poitrine; ce n’était qu’après
les efforts les plus pénibles qu’il parvenait à l’introduire
dans la bouche. La langue ne partageait
point cette irrégularité de mouvement.
Dans la colère, l’équilibre des mouvemens paraissait
un instant rétabli; il marchait alors devant
lui et ne s’arrêtait que quand il rencontrait
un arbre ou les murs de la cour ; alors il se retournait
tout d’une pièce et revenait sur ses pas : cet
état était ordinairement suivi d’une attaque d’épilepsie
, dont la durée moyenne était d’une demi-
heure ou de trois quarts d’heure. Nous trouvâmes,
à l’ouverture du cadavre, un noyau dur et comme
squirrheux dans la partie moyenne des tubercules
quadrijumeaux; au pourtour et surtout en arrière,
la substance cérébrale était ramollie et marbrée;
le ramollissement s’étendait jusqu’à la partie
interne des processus cerebelli ad testes.
Une femme hystérique et affectée d’un cancer
de l’utérus, était venue dans notre hôpital dans
l’espérance d’entrer à l’hospice de la Salpétrière ;
mais dans une de leurs visites, les membres du
bureau central la désignèrent pour être renvoyée :
aussitôt elle devint taciturne, ne voulut plus manger
ni répondre aux questions qui lui étaient faites,
ni même aux assurances qu’on lui donna , qu’elle
serait placée selon ses désirs. Elle restait immobile
sur son lit; et quand elle se levait pour satisfaire
à ses besoins , sa démarche était celle d’une personne
ivre ; cinq jours après elle fut prise de mouvemens
spasmodiques , sans attaque d’hystérie ;
ses jambes allaient involontairement dans son lit,
ses bras étaient dans la même agitation. Ses yeux
étaient tantôt fixes, tantôt dans la plus grande
mobilité. Les pupilles étaient constamment contractées
; le délire survint, et au délire succéda un
état comateux et apoplectique, état comateux
qui avait cela de particulier , que de loin en loin
les jambes et les bras étaient pris de mouvemens
spasmodiques et en apparence irréfléchis. A l’ouverture,
nous trouvâmes un foyer sanguin situé
aü haut des cordons supérieurs du quatrième
ventricule , au-dessous , par conséquent , des
tubercules quadrijumeaux postérieurs.
Sur une autre femme de soixante-huit ans, qui
nous avait offert, au plus haut degré , les mouvemens
incohérens de la danse de St.-Guy, auxquels
succéda une apoplexie foudroyante, toute la base
des tubercules quadrijumeaux, principalement
les tubercules postérieurs, était le centre d’un
foyer sanguin, qui, en avant, s’étendait jusqu’au
dessous de la glande pinéale, et en arrière jusque
dans l’épaisseur de la partie antérieure de la protubérance
annulaire.
Une malade affectée delà danse de St.-Guy (i),
(i) Observation recueillie par MM. Ménestrier et Martel,
internes de ma division.