
L’axe cérébro-spinal du système nerveux est ïe
point de convergence et de divergence de tout
l’animal ; il répète en petit les caractères principaux
des modifications infinies que nous offrent
les êtres composant les quatre classes des vertébrés.
Son anatomie comparative exigeait, en quelque
sorte, un abrégé de toute l’anatomie comparée
et les traits les plus saillans de la zoologie ;
car toutes les parties de l’organisation de l’animal
se lient les unes aux autres, se correspondent et
s’expliquent mutuellement. Gomment concevoir
en effet, et apprécier à leur juste valeur les modifications
nombreuses de la moelle épinière, si
on les sépare des modifications principales que
nous offre le tronc des invertébrés ? A quoi nous
eût servi de dire , que tantôt le calibre de cette
partie est égal dans toute son ©tendue , que tantôt
il est renflé çà et là , si nous n ’avions signalé en
même temps à quelles dispositions générales du
tronc correspondaient ces renflemens ou leur absence?
Quel intérêt la science eût-elle retiré de
nos observations diverses sur les variations de l’encéphale
, si nous n ’avions simultanément expose
les principales variations des organes des sens?
Un animal étant donné* déterminer> par l’examen
extérieur de ses formes, les formes et les rapports de
l’axe cérébro-spinal de son système nerveux : tel doit
être le b u t définitif de cette partie de la science.
Mais que de routes détournées il nous a fallu
prendre pour prouver l’Utilité de cette nouvelle
manière d’envisager l’anatomie comparative ! que
de rapports organiques il a fallu constater, ayant
d’arriver aux rapports correspondais que nous
répète l’axe cérébro-spinal 1 Ostéologie, myologie,
angiologie, névrologie, il nous a fallu tout examiner
, tout comparer, pour en rallier les faits
principaux aux variétés de cet axe.
Depuis Démocri te , les philosophes sont à la recherche
des fonctions du système nerveux; depuis
Hippocrate, les médecins poursuivent sans relâche
l’étude de ses maladies. Trois mille ans de
veilles ont échoué devant cette noble tentative ; le
génie même en avait désespéré, parce que la pathologie
attendait de la physiologie les données qui
lui étaient indispensables, et que la physiologie
demandait à son tour à l’anatomie comparative les
bases sans lesquelles elle ne pouvait avancer avec
certitude. Anatomie générale, physiologie, pathologie
du système nerveux, tout devait donc s’éclairer
en même temps, parce que toutes ces
sciences s’étaient arrêtées par les mêmes causes :
telle était sans doute la pensée de l’Académie des
Sciences, lorsqu’on mit cette question au concours
, puisque de toutes les parties de l’Europe
les ouvrages quelle a fait éclore portent l’empreinte
de ce triple caractère. Cet accord unanime des
anatomistes et des physiologistes prçuveunegrande
vérité , c’est que nous tenons les fils de ce labyrinthe
qui avait paru inextricable à nos pères, et
qu’en persévérant dans les routes tracées, nous