
noncés, ont les renflemens de leur moelle épinière
proportionnés au volume de leurs pieds.
Ainsi , chez les reptiles, de même que chez les
poissons, la position, le volume et le nombre
des pieds, donnent rigoureusement le nombre,
le volume et la position des renflemens de leur
moelle épinière.
Chez les mammifères, la nature a beaucoup
restreint ses moyens de locomotion. D’une p a rt,
nous ne connaissons pas de mammifères sans pieds,
comme sont les ophidiens et les anguilliformes; et
de plus , en n’accordant que deux pieds à certains
mammifères, la nature a été constante dans' la
position qu’elle leur a assignée. En effet, les cé-
tacées n ont que les deux pieds antérieurs, comme
les reptiles bimanes; mais nous ne connaissons
aucun mammifère qui n’ait que les pieds de derrière
sans pieds de devant, ainsi que sont les
bipèdes. Peut-être même cette combinaison est-
elle incompatible avec leur organisation (1).
Les modifications de la moelle épinière sont 1
(1) Le volume de la tête chez les mammifères, la brièveté
du coi et la concentration des poumons dans le thorax , par la
présence du diaphragme, donnant un poids considérable à la
partie anterieure du tronc, les pieds ont dû être portés en
avant pour la soutenir. S’ils étaient placés en arrière, la tête
et la poitrine seraient nécessairement entraînées sur le sol,
et ne pourraient être relevés et maintenus que par des puissances
musculaires beaucoup plus fortes que celles que peut
comporter l’organisation des mammifères.
aussi moins nombreuses chez les mammifèrés.que
chez les reptiles et les poissons ; to u s, à l’exception
des cétacés, ont les deux renflemens de la
moelle épinière placés vis-à-vis des membres.
Les cétaeées, qui n’ont que ceux de devant et
point ceux de derrière, n’ont, comme les reptiles
bimanes, que le renflement antérieur, et
point le postérieur. A partir de la région pectorale,
leur moelle épinière se comporte comme
celle des poissons anguilliformes, ët des ophidiens,
parmi les reptiles. Les phoques, dont les membres
empêtrés selon l’expression des zoologistes ,
ne font guère que l’office des nageoires des poissons,
sont remarquables par la faiblesse des renflemens
épiniens qui leur correspondent. Du reste,
dans cette classe comme dans les deux précédentes
, les renflemens de la moelle épinière sont
toujours proportionnés au volume des pieds.
Enfin ,, les oiseaux sont, sous le rapport du
nombre des renflemens, moins variables encore
que les mammifères. Nous ne connaissons point
d’oiseau privé de membres ; nous n’en connaissons
point qui n’aient ou que les pieds en arrière,
ou que les ailes en avant : ces deux moyens de
transport sont toujours réunis chez eux ; toujours
aussi leur moelle épinière est renflée en haut et
en bas.
Maisaveccette fixité despuissances locomotrices,
la nature a varié les moyens de leur déplacement
plus que dans toutes les autres classes réunies.
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