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ventricule dont nous avons déjà parlé. La forme
du cervelet varie donc chez les poissons osseux de
famille à famille, d’une espèce à l’autre, et quelquefois
même elle n’est pas identique sur tous les
individus d’une même espèce; ce que j’ai surtout
vérifié chez la carpe. Jamais chez les poissons osseux,
de même que sur la plupart des reptiles, le cervelet
ne surgit au-dessus des tubercules quadrij umeaux.
La couleur du cervelet est d’un rouge incarnat
sur tous les poissons osseux : cette couleur tranche
sur la plupart, à côté du blanc mat des lobes optiques.
Chez le merlan, la lame du cervelet est
violacée à sa surface externe. La lame extérieure
est formée par une couche mince de substance
corticale; quand o n 'l’enlève avec précaution on
distingue au-dessous des stries blanches (1) formant
des arcs dont la convexité regarde les lobes
optiques. Ces stries blanches se réunissent sur la
ligne médiane, tantôt immédiatement, tantôt en
chevauchant les uns sur les autres (2) ; le nombre
de ces stries varie selon l’étendue du cervelet.
Lorsque, comme chezla carpe, le cordonrestiforme
est festonné, on distingue au dedans;im semblable
feston dentelé formé par la matière ©îédullaire (3).
Le cervelet des poissons Cartilagineux appartient
à un degré plus élevé dans l’échelle animale que 1 2
(1) ri. y 11, fig. 167, n° 9.
(2) PI. VII, fig. 174, n* 4, 5 et 6.
celui des reptiles et des poissons osseux, quoique,
sous quelques rapports et dans plusieurs espèces,
une partie reproduise l’état primitif et disjoint de
cet organe. Loin de présenter les variations continuelles
que l’on remarque chez les osseux , il
semble se compliquer graduellement, et s’élève ,
de la simplicité qu’il présente chez les reptiles,
à la complication qu’il atteint chez les oiseaux. La
comparaison de cet organe, de la lamproie au requin,
va nous montrer ces divers degrés de développement.
Chez la lamproie, le cervelet consiste en une petite
bande transverse ( 1 ), réunissant en haut les
lames de la moelle allongée, qui sur les côtés du
quatrième ventricule sont disjointes (2) et festonnées
à-peu-près de la même manière que nous
l'avons observé sur la tortue grecque. 11 résulte de
là que ce ventricule est tout-à-fait à découvert sur
la fa c e supérieure de l’encéphale. La lame transverse
est si étroite et si mince, que Tréviranus lui
refuse le caractère et le nom de cervelet, et la considère
comme la commissure transverse du quatrième
ventricule. C’est sans doute par extension
de l’opinion de Tréviranus que d’autres anatomistes
ont prifér du mêmeergane les ophidiens et
les batraciens;, comme si de plus ou moins de vo-
lu^§£ d’une partie devait entrer pour:; quelque
chosc' dans sa détermination.
(à) PI. XI, fig. 2^4> a* 9-
(2) PI. X I, fig. 224, n° 2.