
seaux et beaucoup de mammifères, qu’il semble
en quelque sorte se confondre avec lui. La condition
errante de ce lobe , comparée à la fixité des
autres élémens de l’encéphale tient sans doute à
sa position. Terminant en avant l’axe cérébro-
spinal , il peut se déplacer, et se déplace en effet
sans troubler les connexions et les rapports des
autres lobes de l’encéphale, ce que n’auraient pu
faire ni le cervelet, ni les lobes optiques, ni les
lobes cérébraux : sous ce rapport il se rapproche
du point terminal de la moelle épinière, que
nous avons trouvé errant de la même manière à
l’extrémité opposée de cet axe ; se prolongeant
souvent et se fixant aux dernières vertèbres coccy-
giennes, flottant ailleurs dans le canal vertébral,
et s’arrêtant plus ou moins haut ou plus ou moins
bas, selon les classes , les familles et les espèces.
Si, faisant abstraction des membres , nous bornons
pour un moment l’être animal au tronc et à
la tête, nous trouvons qu’il se prolonge d’autant
plus inférieurement que le point terminal de l’axe
descend plus bas dans sou canal, et qu’il se raccourcit
en proportion de son ascension dans le
canal, ou de sa concentration. Un pareil rapport
se répètera-t-il en avant du tronc ? La face et le
•crâne éprouveront-ils du déplacement du lobe
olfactif une semblable modification? Le crâne s’affaissera
t-il, comme le bassin, à mesure que le lobe
„olfactif se projèlera en avant? La face se prolongera
t-elle en avant, ou se concentrera-t-elle sous
le crâne, selon que le lobe olfactif sera enfonce
sous les lobes cérébraux , ou placé à distance de
ces lobes? Pour répondre à cette question, dont
le simple énoncé indique l’importance, jetez un
coup d’oeil sur l’inclinaison, de 1 angle facial des
mammifères : d’après les belles recherches de
Camper, de Blumenbach et de Mi Cuvier, vous
voyez, en descendant des quadrumanes aux rongeurs
, le crâne se déprimer et la face s’étendre,
en même temps que le lobe olfactif caché sous les
lobes cérébraux s’en dégage de plus en plus, et
vient saillir sur leur partie antérieure; l’affaissement
du crâne coïncide avec le raccourcissement
des lobes cérébraux, et la saillie du lobe olfactif
avec la projection en avant de la face. Les cétacés
font seuls, une exception à cette règle.
Opposez à cette variation continuelle du crâne
et de la face des mammifères la fixité des mêmes
parties chez les oiseaux, et vous verrez l’immobilité
de ces parties coïncider avec la position fixe
dans cette classe du lobe olfactif.
Yous trouverez chez les reptiles le crâne beaucoup
plus affaissé encore et la face plus relevée
et plus étendue, selon que le lobe olfactif sera ramené
au point de contact des lobes cérébraux ,.
comme chez les batraciens et les chéloniens, ou
rejeté à distance , comme chez les ophidiens, les
lacertiens et la plupart des sauriens.
Enfin, vous remarquerez que chez les poissons
la face se place sur le même niveau que le crâne r