
tuent. Daprès cette dissemblance dans les formes,
auxquelles les anatomistes se sont toujours assu-
jélis dans leurs déterminations, l’axe nerveux
des articulés ne pouvait donc être ramené à la
moelle épinière des vertébrés.
Désespérant d’y arriver par cette voie , MM. Gall
et Spurzheim ont pris une autre marche. L’axe
nerveux des invertébrés ne pouvant être expliqué
par la moelle épinière des vertébrés, ils ont
imaginé d’expliquer au contraire cette dernière
partie par la structure anatomique de la première.
Ils ont supposé en conséquence que primitivement
la moelle épinière des vertébrés était
un cordon renflé de distance en distance, comme
l’axe nerveux des articulés : mais cette supposition
, de même que celle d’Ackermann , s’est
trouvée démentie p arla névrogénie, et la questibn
a été remise en doute.
Par sa position , l’axe nerveux des articulés se
rapprochait donc de la moelle.épinière, dont l’écartait
sa structure, qui le ramenait à celle du
grand nerf intercostal. Il est arrivé alors ce qui
manque rarement de survenir dans les questions
difficiles, et sur lesquelles les sentimens sont opposés
: des anatomistes ont pensé que l’axe nerveux
des articulés était â-la-fois un composé de
la moelle épinière des vertébrés et du grand nerf
sympathique. Cette opinion de Weber et de Mec-
kcl ne contenta ni ceux qui regardaient l’axe nerveux
des articulés comme la moelle épinière des
vertébrés, ni ceux qui l’assimilaient au grand nerf
intercostal.
La science en était là, quand je présentai mon
ouvrage à l’Institut : on y vit que je n’adoptais ni
l’une ni l’autre, de ces déterminations, et que j’en
proposais une nouvelle, fondée sur l’ordre des
développemens que suit le système nerveux dans
tout le règne animal. Aussi long-temps qu’on a
cru que le système nerveux se développait du
centre à la circonférence, on a dû chercher à rallier
uniquement l’axe nerveux des invertébrés
aux parties centrales des vertébrés ; mais du moment
où j’aperçus au contraire que toutes les
parties de ce système se formaient de la circonférence
au centre, je dus nécessairement, et par les
mêmes raisons, être ramené sur une autre base
de détermination ; celte base fut celle des ganglions
intervertébraux (i).
En ramenant le système nerveux des invertébrés
à sa véritable expression, cette détermination
fait cesser les contradictions que présentent l’une
ou l’autre des opinions précédemment émises.
Si, d’une p a r t, ce que l’on n’a pas remarqué
jusqu a ce jour, la division du système nerveux
des mollusques favorisait son rapprochement
avec le grand intercostal, de l’autre , sa conti-
(i) Voyez le l« volume , pag. a54, u55. Voyez le Rapport
de M. le baron Cuvier , 18a i .