
sous ce rapport, des familles qui leur sont infé-
rieures.
J ’ai remarqué, eu 1820, que chez les animaux
composant les trois classes inférieures ,
la matière blanche de la moelle épinière prédomine
tellement sur la matière grise, que celle-ci
forme souvent une couche imperceptible chez certains
reptiles et certains poissons (1), Quelle est
la conséquence de ce fait relativement au canal de
la moelle épinière ? On l’entrevoit de suite : on
voit q u e , chez les oiseaux , les reptiles et les poissons
, la capacité du canal épinien devra dépasser
encore celle qu’on lui remarque chez les
rongeurs. C’e s t, en effet, ce qui e st, toute proportion
gardée, ainsi que je l’ai constaté chez
l’orvet, les vipères , les couleuvres, le caméléon ,
le tupinambis , les crocodiles , le caïman, les tortues
, les crapauds et les grenouilles , parmi les reptiles;
les passereaux , 1s perroquets, les canards ,
la poule , les cigognes , la bondrée, l’aigle , l’au-
(1) Cette disposition a été découverte aussi en 1823 chez
les poissons par M. Desmoulins. Cet anatomiste distingué a
été conduit à ce fait par des vues bien différentes de celles
que j’expose ici. Je remarque cëtte circonstance pour deux
motifs; le premier, pour montrer que lorsque les faits sont
exacts, les observations y amènent par différentes voies ; et le
second, pqur-ne rien ôter à M. Desmoulins du mérite de son
observation;’car je n’avais rien publié des miennes à l’époque
où elle parut.
truche, le casoar, parmi les oiseaux ; les raies,
les squales , l’esturgeon, les trigles , le congre,
la morue, le brochet, la carpe, le merlan, la
perche, la baudroie, le tu rb o t, l’anguille , parmi
les poissons.
La moelle épinière est donc formée, chez tous
les vertébrés, de deux cylindres enchâssés en
quelque sorte l’un dans l’aulre ; l’extérieur est
formé par la matière blanche, l’intérieur par la
matière grise, brune ou rougeâtre , selon les animaux
où on la considère, ou l’âge des individus dans
la même espèce: Ces deux cylindres ne sont point
développés en raison directe l’un de 1 autre, comme
on l’a d it, et comme l’ont supposé plusieurs des
systèmes imaginés ' pour expliquer les fonctions
du système nerveux ; ils se trouvent, au contraire,
dans toutes les classes, dans une proportion inverse,
Plus on descend de l’homme aux rougeurs,
et de ceux-ci aux oiseaux, aux reptiles et aux
poissons, plus l’épaisseur du cylindre extérieur
ou de la matière blanche augmente, plus le cylindre
intérieur diminue. Si on se rappelle maintenant
que le volume des nerfs spinaux -décroît
progressivement de l’homme aux poissons, on aura
une nouvelle et dernière preuve que la matière
grise n’entre pour rien dans leur développement,
dans leur origine , dans leur nutrition ou dans
leur renforcement.
On mesure l’épaisseur de ces deux cylindres et
leur disposition relative, par une section trans