
de leur départ et de leur terminaison , après qué
leur structure a déterminé le genre auquel elles
appartiennent. C’est d’après cette méthode que
tous les anatomistes , sans aucune exception , ont
donné le nom de -nerf optique à un nerf qui de'
l’oeil se rend aux tubercules quadrijumeaux , ou.à
leurs analogues, les lobes optiques , et q u i, dans
. sa marche , s’adosse et s’entrecroise avec son congénère.
Existe-t-il un nerf optique chez la taupe?
C’e s t, en d’autres termes, demander s’il y a che?
cet animal un nerf qui des tubercules quadrijumeaux
se porte à l’oeil, ou qui de l’oeil se dirigé
vers les tubercules quadrijumeaux, en s’adossant
à celui du côté opposé.
S’il manquait à un nerf J une de ces trois conditions
, des doutes s’élèveraient avant de l’assimiler
au nerf optique ; s’il en manquait deux , on
rejeterait cette analogie ; et si aucun de ces trois
caractères n’existait , quel serait l’anatomiste
qui prendrait sur lui de confondre des parties si
fondamentalement opposées l’une à l’autre? Or,
y a-t-il un nerf chez la taupe q u i, du fond du
globe de l’oeil , se dirige, comme le nerf optique -,
vers les apophyses d’Ingrassias? Non. Y a-t-il un
nerf qui des tubercules quadrijumeaux se porte
vers la même partie du sphénoïde ? Non. Y a-t^il
un nerf sur la base de l’encéphale de la taupe qui
se joigne et se croise, comme le nerf optique, avec
celui du côté opposé? Non, certainement non;
rien de semblable ne se remarque ni chez la
musaraigne, nichezle rat-taupe du Cap, ni chez le
protée, ni chez la taupe. Ce n’est pas toutefois
qu’on n’ait prétendu le contraire dans ces derniers
temps. M. Durondeau dit avoir vu un nerf optique
suivre chez la taupe la marche ordinaire, de
l’oeil à la base de l’encéphale ; M. Gall a avancé
la même opinion ; mais à l’examen , toutes ces
suppôsitions se sont évanouies. Il n est-plus reste ,
pour soutenir cette assertion , que le petit filet
sus - sphénoïdal , que Carus et Ireviranus ont
regardé comme un nerf optique rudimentaire ;
encore ces anatomistes illustres n’ont-ils hasardé
cette conjecture que dans l’idée où ils étaient que
ce petit filet se joignait à la branche du nerf trijumeau
pour aller s’épanouir dans le globe de l’oeil:
supposition qui ne s’est point réalisée dans les
nombreuses recherches que MM. Cuvier, Geoffroy-
Saint-Hilaire, Lisfranc, Bailly et moi avons tentées
à ce sujet.
Toute la discussion portant désormais sur ce
petit filet, ou sur ces petits filets , car il y en a
deux de chaque côté ; c’est à leur détermination
que doivent s’attacher les anatomistes pour éclairer
ce point curieux de la science. Exposons d a-
bord ce que montre la dissection délicate et difficile
de cette partie , nous jugerons mieux ensuite
les conjectures qu’elle a fait naître.
Si l’on soulève l’encéphale de la taupe d avant
en arrière, on aperçoit, vers le milieu de la base
de cet organe , quatre petits filets grisâtres, trans