
uuité chez les articulés repoussait cette analogie.
Si cette continuité chez les articulés rappro-~
chait leur axe nerveux de la moelle épinière , de
l’autre sa disjonction chez les mollusques-répugnait
à cette détermination.
Dans l’une et dans l’autre supposition, les gan-
glionsencéphaliquesquel’oncomparaitau cerveau
ne pouvaient être ni conçus ni expliqués. Dansl’hy-
pothèse du nerf intercostal, comment un cerveau
se trouvait-il sans moelle épinière, et comment les
ganglions du grand sympathique faisaient-ils suite
au cerveau ? Aujourd’hui qu’il est bien reconnu
que la moelle épinière ne dérive pas du cerveau
et le précède dans son développement, cette opinion
devenait inconciliable avec les faits.
Dans l’hypothèse de la moelle épinière, ce que
l’on regardait comme le cerveau, faisait bien suite
à ce qu’on nommait la moelle épinière chez les
articulés ; mais chez les mollusques, l’axe nerveux
était interrompu. On avait dit qu’ils étaient
privés de moelle épinière ; on retombait donc
dans la même invraisemblance d’un cerveau sans
moelle épinière. Cette invraisemblance conduisait
à une autre : chez certains mollusques , les ganglions
oesophagiens sont d ’autant plus développés,
que les cordons du tronc le sont moins; alors
on disait que ces mollusques avaient un cerveau
beaucoup plus développé que les animaux articulés.
Ils se trouvaient, sous ce rapport, placés à
la tête des invertébrés , de même que l’homme
occupe le sommet des vertébrés. Tel était le cercle
de contradictions dans lequel on se trouvait
enfermé, et dont on ne pouvait sortir, parce que
l’état de la science n’en offrait pas encore les
moyens.
Dans notre détermination, ces contradictions
disparaissent ; on voit la nature s’élever du simple
au composé par une gradation insensible ,
comme le degré de complication des êtres dont On
considère le système nerveux. Que les cordons
intervertébraux et les ganglions encéphaliques des
invertébrés soient entièrement isolés, entièrement
confondus, ou confondus ou isolés en partie seulement,
c’est toujours le même système organique
, dont les états divers correspondent à des
divers degrés de développement.
En résumé donc, le système nerveux du grand
embranchement des invertébrés correspond aux
cordons intervertébraux et aux ganglions de la
cinquième paire des animaux vertébrés. Chez
ces derniers, l’axe cérébro-spinal du système nerveux
est un nouvel ordre d ’organes sur-ajoutés à
ceux des animaux invertébrés. Tous les rapports
que nous avons à faire connaître sur ce dernier
axe ne peuvent donc être appliqués qu’aux
quatre classes composaût l’embrânchemênt des
Vertébrés.
La nouveauté des rapports que je viens d’exposer
me fera pardonner sans doute les détails
dans lesquels j’ai été obligé de descendre pour