
ou moins grand selon les espèces, intervalle occupé
par un liquide : à cette époque donc, le lobe
cérébral des mammifères répète la disposition du
lobe optique de certains poissons osseux ; tous les
deux sont privés de circonvolutions extérieures,
parce que, dans les deux cas, la coquille du lobe
est séparée des lames ondulées. La même cause
produit les mêmes effets dans les deux classes extrêmes.
Si vôus pouviez renfler les circonvolutions
des tori des poissons, vousverriealeurslobes
optiques vous offrir les mêmes ondulations que
les lobes cérébraux des mammifères ; de même que
si vous pouviez suspendre le développement des
lames plissées des mammifères , vous verriez leurs
lobes cérébraux présenter chez tous la surface lisse
et polie des lobes optiques des poissons»
Un mécanisme si simple a été méconnu même de
Tiedemann-, qui cependant a si bien anatomisé l'encéphale
des embryons où il est le plus manifeste :
à sa place on a mis des suppositions. Willis avait
admis dans l’encéphale des fibres ascendantes,
descendantes et transverses : ces dernières formaient
spécialement le corps calleux ; elles prenaient
leur origine dans la matière grise des circonvolutions
: chaque circonvolution envoyait son
trousseau de fibres. Reil admit en partie ces idées,
dont MM. Gall et Spurzheim ont formé leur système
des fibres rentrantes. Willis faisait former
le corps calleux par les circonvolutions; M. Gall
fait former les circonvolutions par le corps calleux.
Gette idée est ingénieuse, mais elle n’est pas
exacte; et, pour montrer son peu de fondement,
il suffit d’examiner l’embryon d’un quadrumane au
tiers de son développement, et celui de l’homme
aux troisième et quatrième mois de la conception.
Les circonvolutions m anquent, et le corps calleux
existe: donc le corps calleux ne produit point les
circonvolutions. Cette observation que je trouve
dans Tiedemann , peut donner lieu à quelques
contestations; mais, pour trouver une objection
sans réplique, il faut s’élever un peu plus haut
dans la vie utérine, et observer l’encéphale immédiatement
avant l’apparition du corps calleux.
Les circonvolutions sont toutes formées dans l’intérieur
des hémisphères ; elles sont libres et flottantes
dans sa cavité : il n’y a encore ni fibres transverses,
ni fibres rentrantes, et conséquemment
ni corps calleux : le plissement des lames hémisphériques
est donc étranger à cet ordre de fibres,
quelque nom qu’on leur donne. Ce n’est, en effet,
que quelque temps après que les lames plissées
sont formées, que l’on voit celles de gauche s’incliner
vers celles de l’hémisphère droit, et que
l’on remarque les rudimens des faisceaux transverses
, d’où doit provenir le corps calleux. A
l’époque où celui-ci commence à se former, on
suit immédiatement les faisceaux dans le contour
supérieur des lames plissées; faisceaux qui ,
a cette époque , sont sans communication directe
avec la coquille extérieure du lobe. On