
est formé par deux cordons semblables ; enfin ,
de la partie inférieure du ganglion partent les
cordons primitifs -, qui , très-éloignés l’un de l’autre
, parcourent les flancs de l’animal sans communiquer
entre eux. Le pleuro-branche offre
une disposition analogue, excepté que chez ce
dernier , les deux ganglions sont adossés par leur
partie interne.
La Tritonie ( Tritonia hombergii) est plus simple
encore. Le système nerveux de droite est tout-à-fait
distinct de celui de gauche : des deux ganglions prooesophagiens
qui se remarquent des deux côtés ,
les antérieurs seuls se touchent légèrement par la
partie convexe ; du reste, tout le système nerveux
est désuni.
Les Doris , dont le système nerveux paraît plus
compliqué, sont exactement la répétition de celui
de la tritonie, avec cette différence, que chez
certaines espèces les ganglions pro-oesophagiens
ne sont pas très-distincts ; chez ceux où i^ existent
, comme chez le doris solea, ces ganglions
sont adossés de la. même manière que chez la
tritonie.
Ces différens systèmes nerveux représentent
donc plus ou moins l’état primitif de celui des
larves des insectes; mais une analogie plus frappante
encore nous est offerte par la clie boréale ,
parmi les gastéropodes , et par la mulette des peintres
( unio pictorum).
Le système nerveux de la clie boréale est composé
de deux cordons longitudinaux présentant
chacun cinq renflemens ganglionnaires de chaque
çôté. De ces ganglions, les antérieurs sont seuls
rapprochés l’un de l’autre ; les deux suivans
communiquent entre eux par deux filets transverses
, qui forment un double anneau autour
de l'oesophage ; les deux inférieurs sont tout-à-fait
disjoints , écartés et entièrement isolés. Cet état
représente exactement celui de la larve à l’épo
que où les ganglions pro et méta-oesophagiens ,
encore écartés l’ùn de l’autre , ne communiquent
entre eux que par des filets transverses , qui disparaissent
à mesure que les ganglions marchent à
la rencontre les uns des autres. S i, en effet, vous
prenez une larve à cette époque, et si vous écartez
sa partie moyenne , vous voyez les ganglions antérieurs
communiquant entre eux, comme ceux
de la clie boréale ; tandis que les ganglions inférieurs
sont, de même que chez ce dernier animal,
tout-à-fait écartés ; vous faites d ’une larve une clie
boréale, et il faudrait peu de chose pour faire de
cette dernière une nymphe d ’insecte. Il suffirait
pour cela d’imiter artificiellement le procédé de
la nature ; de rapprocher les ganglions écartés ,
de les faire tous réunir sur la ligne médiane ; vous
auriez alors, comme chez toutes les nymphes , un
cordon central unique, rentré de distance en distance,
et ouvert seulement pour donner passage
à l’oesophage.
Cela arrive en partie chez la mulette des peintres'.