
parce que le lobe olfactif atteint presque les
mêmes dimensions que les lobes cérébraux. 11 est
vrai que chez les poissons osseux l’allongement
de la face ne suivra pas exactement l’éloignement
du lobe olfactif des lobes cérébraux; que, par
exemple , lorsque le lobe olfactif est projeté hors
du crâne , comme chez les silures , les tétrodons,
les gades , les cyprins , la face ne s’allonge pas dans
la même proportion ; mais cette exception est la
répétition de celle que nous a présentée le point
terminal de la moelle épinière chez les l o p h i u s et
les tétrodons. Vous trouverez une autre exception
chez les poissons cartilagineux dont l’encéphale
ne remplit point la capacité du crâne, et chez lesquels
conséquemment le lobe olfactif peut s’éloigner
ou se rapprocher des lobes cérébraux sans
allonger ou affaisser la face. Ces exceptions , dont
les conditions organiques nous échappent dans
l’état actuel de l’anatomie comparative, finiront
par rentrer dans les règles communes , lorsque
l’étude des sens dans cette classe sera plus avancée.
Quoi qu’il en soit de ces rapports sur lesquels
nous avons cru devoir nous arrêter un instant ,
il nous reste à dire un mot du lobe olfactif considéré
comme élément de l’encéphale dans les quatre
classes des vertébrés : nous avons déjà apprécié
ses connexions, en parlant de son pédicule , à
l’article du nerf de l’olfaction.
Ce lobe est plus ou moins volumineux chez les
poissons , selon qu’il est écarté des lobes céré-
ET'LOBE OLFACTIF. ^6()
braux , ou qu’il leur est adossé. Ainsi, chez le congre
(1) et l’anguille vulgaire (2), il égale presque
en volume les lobes cérébraux, auxquels il est inr-
médiatement adossé. Chez le gronau (3) , il conserve
également une grande dimension, qu il perd
chez le barbeau (4) et tous les poissons osseux
chez lesquels il abandonne les lobes cérébraux. Sa
structure, chez les premiers , diffère peu de celle
du lobe cérébral ; au contraire, en s’éloignant de
lu i, il se durcit, se déforme et se rapproche plus
de la structure des ganglions intervertébraux des
classes supérieures. Il revêt sur-tout ce caractère
lorsque, sorti de la cavité du crâne, il se place dans
les mêmes conditions quecesganglions eux-mêmes.
Chez les poissons cartilagineux, plus il s’éloigne
aussi du lobe cérébral, plus il semble perdre sa
forme arrondie , comme on le voit chez la lamproie
(5), l’esturgeon (6) et le requin (7), comparés
aux raies (8) , à l’ange et l’aiguillat, aux s q u a l u s
g l a u c u s , s q u a l u s g a l e u s et s q u a l u s g r i s e u s . En même
temps qu’il se déforme chez ces derniers poissons,
la cavité intérieure qu’il présente chez le requin,
(1) PI. VII, fig. 168, n° 7.
(2) PI. VII, fig. igo, n° 5.
(3) PL VII, fig. i 55, n° 8.
(4) PL VII, fig. !83, I , I.
(5) PL XI, fig. 224, n° il
(6) PL XII, fig; a35, n" 1.
(7) PL VI, fig. .4#-n* >8,