
Ces cailloux roules sont re'unis entre eux par un sable fin, mélange'
de beaucoup de parties terreuses, et consolidées par un ciment
calcaire plus ou moins abondant. Il parait crue ces variétés
grossières sont beaucoup moins communes que celles qui sont
composées de particules fines ; je n’en ai observé que quelques
couches en différens points, comme dans les plaines d’Iglô, à
Csortyn, sur les bords du Dunajec, dans les montagnes entre
Novy-Sandec et Lublô, et dans celles qu’il faut traverser pour
aller de Lublo à Sieben-Linden. Elles sont intercalées partout
dans les variétés fines et autres qu’il nous reste à décrire.
scMsioïdes. ^ ne variété très-commune est le grès houiller schistoïde
( Sieinkohlen Sandsieinschiefer ), composé de sable très-fin,
plus ou moins mélangé de parties tout-à-fait terreuses, rempli
d un nombre immense de petites paillettes de mica , toutes
couchées a plat, et déterminant, par cette disposition, la structure
de la roche. Ces grès se divisent avec la plus grande facilité
en feuillets plus ou moins épais, qui présentent plus ou moins
de solidité, suivant le degré de finesse des grains de sable, qui
permet une agrégation plus ou moins forte. Les couleurs que
cette variété affecte sont le gris-jaunâtre, lé gris-noirâtre, le
vert-olive, le brun et quelquefois le rougeâtre; ces deux dernières
paraissent être le résultat d’un mélange d’oxyde de fer.
Les surfaces sont toujours extrêmement brillantes, à cause des
nombreuses paillettes de mica que la roche renferme. Cette variété
se trouve partout, où elle alterne de toutes les manières
avec les variétés calcarifères ; elle forme souvent des masses assez
considérables, qu’on prendrait quelquefois, au premier moment,
pour des variétés fines de micaschiste, vu le nombre et
le brillant des particules de mica, et la facilité avec laquelle la
roche se divise en feuillets. Elle s’éloigne alors assez des variétés.
TERRAINS SECONDAIRES. Grès houiller des Karpathes. 1 / 0
ordinaires de grès houiller ; mais comme elle alterne avec d’autres
plus grossières , presque friables, quoique également schis-
toïdes, on ne peut méconnaître qu’elle n’en est réeellement
qu’une modification.
Toutes ces variétés de grès, quelles qu’elles soient, sont plus cai°"j’r
ou moins mélangées de chaux carbonalée , qui leur fait faire une
effervescence plus ou moins vive avec les acides ; mais il en est
d’autres qui sont tellement chargées de calcaires, qu’il devient
nécessaire de les mentionner séparément, et par conséquent
de les distinguer par une épithète particulière ; c’est ce que j’ai
fait dans ma relation historique, en les indiquant sous le nom
de grès calcarifères. Ces grès se présentent à chaque pas dans
les montagnes qui se trouvent sur les limites de la Hongrie et
de la-Galicie. Ils sont ordinairement d’un gris-bleuâtre ; ils sont
très-solides, se divisent facilement en feuillets d’un demi-pouce
jusqu’à deux pouces d’épaisseur, qui paraissent être naturellement
séparés les uns des autres par une pellicule de sable moins
solide. La surface des feuillets, sur laquelle reste une partie de
ce sable, est ordinairement très-raboteuse ; on y voit briller
des paillettes plus ou moins nombreuses de mica. Dms la cassure
transversale, la roche est grenue, mais elle offre une apparence
particulière, et souvent on ne sait tro p , au premier
moment, à quoi la rapporter; tantôt on est conduit à prononcer
que c’est un grès fin, tantôt un calcaire subsaccaroïde; mais
l’une et l’autre idée sont vraies, puisque c’est un sable fin quar-
zeux et micacé, dont les grains sont fiés par un ciment calcaire.
Cette roche fait une vive effervescence avec les acides, et lorsque
la'décomposition est opérée, il reste au fond du vase une
grande quantité de parties insolubles. Dans quelques couches,
on trouve, outre le sable fin, des petits cailloux roulés plus ou