
couches, toutes les parties se divisent et se sous-divisent en tables
plus ou moins épaisses et plus ou moins étendues.
.Lorsqu’on considère ces masses en grand, on croit reconnaître
une série de dépôts successifs de diverse nature , qui ont
pu avoir lieu à diverses époques, ce que l’on peut accorder à
la fois avec l’hypothèse d’une origine aqueuse, Comme avec
celle d’une origine ignée. Mais lorsqu’on vient à examiner en
détail ces diverses sortes de produits, on reconnaît d’abord que
les parties en apparence les plus différentes, se lient les unes
aux autres par toutes les nuances imaginables, et il faut nécessairement
admettre que ce sont autant de modifications d’une
seule et même substance. D’une autre p a r t, on observe que
tous ces produits, si distincts en apparence dans une partie de
la masse, se trouvent, dans la partie adjacente, entremêlés, confondus
de toutes les manières, qu’ils empiètent les uns sur les
autres et se pénètrent mutuellement, au point qu’il est rigoureusement
impossible d’établir entre eux une distinction d’âge,
quelque faible que l’imagination puisse la concevoir ; on est
alors forcé d’admettre que toute la masse de ces couches appa-
parentes a été formée d’un même je t, et qu’il est impossible
qu’elle soit le résultat de plusieurs dépôts différens. Toutefois
cette origine simultanée ne doit être entendue que des variétés
de produits qui composent la même montagne.
Tels sont les faits généraux qui se présentent à chaque pas
dans l’immense formation de perlite du groupe trachytique de
Tokaj. Mais quelles sont les causes qui ont déterminé tant de
variations dans la même masse de roches ? Pourquoi telle partie
se trouve-t-elle à l’état terreux , et telle autre à l’e'tat entièrement
pierreux celle-ci compacte,.celle-là cellulaire, ponceuse,
seorioïde? Ces phénomènes semblent se rapprocher autant de.
TERRAIN TRACHYTIQUE. Porphyre molaire. 405
ce que l’on connaît dans les produits du feu, qu’ils s’éloignent
de tout ce que présentent ordinairement les produits de l’eau.
§ Y. DES PORPHYRES MOLAIRES.
J ’ai désigné sous le nom de porphyre molaire des roches
qui forment encore des masses particulières dans le terrain trachytique,
et qui se trouvent toujours à la partie la plus extérieure
des groupes, où elles reposent sur le perlite, comme nous
l’avons vu dans le paragraphe précédent. La dureté, la cellu-
losité de ces roches, les fait employer dans toute la Hongrie
comme pierres à moulin, et elles sont, par .suite de cela, connues
en général sous le nom de Mwhlstein .( pierre à moulin ),
qui nous a suggéré celui de porphyre molaire ; c’est d’ailleurs
une roche bien distincte, qui ne-se rapporte à aucune de celles
qui ont été jusqu’ici décrites par les géologues, et qui, dès lors,
exigeait une dénomination particulière.
Les variétés les plus abondantes de porphyre molaire ont
une grande analogie avec diverses roches qu’on trouve dans les
masses porphyriques des terrains secondaires ; elles présentent
souvent les caractères des porphyres argileux ( argilophyre et
mimophÿre, Brong.;. Thonporphyr etporphyrartiger Thon-
stein, W e rn e r),e t comme eux,; elles passent de diverses manières,
au hornstein ( silex corné, Brong. ).;La.pâte est toujours
terne et grossière ; ses couleurs varient du rouge de brique au
jaune verdâtre et au gris rougeâtre ; la cassure est presque toujours
terreuse ; la dureté est assez variable, suivant le degré de
cohérence des parties, mais ordinairement assez grande. Ces roches
renferment souvent à la fois, des cristaux de quarz très-
nets, clés cristaux de feldspath lamelleux, brillans, quelquefois
Caractères
généraux.